Assemblée plénière des évêques de France : l'évolution sociétale et économique au
coeur des discussions
Lourdes accueille du 5 au 10 novembre l’Assemblée plénière d’automne de la Conférence
des évêques de France, la première depuis l’élection du nouveau président, Mgr Georges
Pontier, archevêque de Marseille, qui a succédé au cardinal André Vingt-Trois, archevêque
de Paris.
Cinq jours de travail, de prière, de réflexion, marqués, selon le
porte-parole Mgr Bernard Podvin, à la fois par l’élan donné par le pape François aux
communautés chrétiennes et par la gravité des questions que pose l’évolution sociétale
et économique de la France.
La société française est clivée, beaucoup de repères
sont perdus tant dans l’éthique individuelle que collective, remarque Mgr Podvin.
Dans ce contexte, l'Eglise de France a un rôle à jouer, un rôle prophétique, observe-t-il
encore.
On note la diversité des thèmes abordés lors de cette Assemblée :
l'Europe, la formation des prêtres, les chrétiens d'Orient, les lois sur la fin de
vie, etc.
Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la conférence des évêques
de France, interrogé par Olivier Tosseri :
Vous devinez
bien que les évêques de France vivent dans l’élan que donne le Pape François et il
y a une très grande communion avec lui. Il leur adresse d’ailleurs un très beau message
qui sera rendu public dans quelques jours. Et les enjeux sont ceux d’une société qui
est quand même très marquée par la division notamment en raison de tout ce qui vient
de se vivre en France avec une crise sociale et morale très profonde. Les évêques
veulent aussi s’exprimer beaucoup sur l’Europe, ils veulent encourager une réflexion
sur l’Europe. Ils veulent aussi partager sur la formation des prêtres qui est vraiment
un sujet essentiel pour l’avenir de l’Église. Nous manquons de prêtres et il faut
donc une réflexion profonde sur la manière de les former. Il y a d’autres sujets
sur lesquels je peux aussi entrer un peu dans le détail : les chrétiens d’Orient.
C’est tellement un sujet crucial. On parlera aussi à cette assemblée plénière de questions
comme la préparation mariage et aussi la très dure réalité sociale de l’avortement.
Vous voyez que je n’ai même pas tout évoqué dans ma réponse mais il y a à la fois
une grande diversité et beaucoup de gravité dans les sujets mais aussi beaucoup d’espérance.
A l’issue de la période que la France a vécue et à laquelle vous avez
fait allusion notamment sur les thèmes et les débats de société, quel est l’état de
l’Église de France ? Quel est son état d’esprit ?
L’Église de France
est déterminée à continuer à jouer son rôle. Elle a un rôle de prophétisme à jouer
. Elle n’a pas manqué de dire ce qu’elle pensait depuis octobre 2011 et elle continuera
à le faire sur des sujets qui sont essentiels comme la fin de vie, les questions de
procréation et bien sûr d’autres sujets qui peuvent être sociétaux ou sociaux. Les
évêques de Bretagne viennent de s’exprimer sur la dure réalité sociale également .
Je crois que l’Église en France continuera vraiment à vivre cette liberté d’une expression
qui est au nom du Christ, au nom de l’amour, du plus petit et au nom du respect de
la vie, du service de la vie. Et les sujets ne manqueront pas. Il y a une profonde
blessure en France suite à cette réforme sociétale. Il ne faut pas sous-estimer cette
profonde blessure et les évêques sont des pasteurs, ils doivent servir l’unité.
Les
évêques sont unis pour faire face à ces questions ou bien- il n’y a évidemment pas
d’opposition - mais des courants, des manières différentes de voir ces sujets ou
d’en parler avec la société ?
Il est légitime que les évêques soient
différents entre eux. D’ailleurs, l’ennui naîtrait de l’uniformité. Mais je puis témoigner
qu’au cœur de leurs différences, les évêques cherchent vraiment la communion sur les
questions essentielles, c’est bien cela qui compte. Et sur les sujets graves comme
les questions sociétales ou sociales, il y en a qui sont vraiment unanimes à vouloir
défendre la vie.
(Photo : Mgr Bernard Podvin,
porte-parole de la conférence des évêques de France)