Le Pape prie pour les Africains, morts de faim, de soif et de fatigue, dans le désert
du Niger
Le pape François a célébré la messe du 1er novembre en fin d’après-midi, au cimetière
romain du Verano en Italie, à l’occasion de la fête de la Toussaint. Dans une brève
homélie improvisée, le pape a invité les fidèles à avoir “le cœur ancré dans l’espérance“
de la vie éternelle.
Aujourd’hui et demain sont jours d’espérance ; une
espérance qui élargit notre âme
« En cet instant du soir, a dit le Pape,
dans ce cimetière, où nous sommes rassemblés et pensons à notre futur; à tous ceux
qui s’en sont allés, ceux qui nous ont précédés dans la vie et qui sont auprès du
Seigneur. Quelle belle vision du Ciel qui est décrit dans la Première Lecture : le
Seigneur, Dieu, la beauté, la bonté, la vérité, la tendresse, l’amour. Aujourd’hui,
au jour des Saints et avant le Jour des Défunts, il est nécessaire de penser un peu
à cette espérance qui nous accompagne dans la vie. Aujourd’hui et demain sont jours
d’espérance ; une espérance qui est comme le levain de la pate ; une espérance qui
élargit notre âme. Il y a, bien entendu, des moments difficiles dans la vie, mais
c’est avec l’Espérance que nous pouvons continuer et nous tourner vers ce qui nous
attend.
L’espérance ne déçoit pas parce que le Seigneur ne déçoit pas
Le
Pape a rappelé que tous nous aurons un soir de vie ; mais c’est encore et toujours
l’espérance qui nous purifie. Je regarde la fin de vie avec cette espérance que procure
Jésus, qui donne la paix. Aujourd’hui, alors que nous sommes au zénith de la vie,
nous pouvons penser au soir de celle-ci avec une joie sereine et pacificatrice. Pensons
donc aux nombreux frères et sœurs qui nous ont quittés et pensons à notre mort, quand
elle arrivera. Pensons-le dans notre cœur et demandons-nous : où donc est ancré mon
cœur. S’il n’est pas encore bien ancré dans le Seigneur, alors faisons-le, en nous
rappelant toujours que l’espérance ne déçoit pas parce que le Seigneur ne déçoit pas,
a dit le Pape au cimetière de Verano, situé en plein cœur de la vieille ville et qui
renferme les sépultures de nombreux personnages italiens illustres.
Des
images du désert cruel
Quelques heures avant de célébrer la messe de la
Toussaint au grand cimetière du Verano, à l’Est de Rome, le Pape François avait assuré
qu’il y prierait notamment pour les victimes de la violence, en particulier pour les
chrétiens qui avait perdu la vie à cause des persécutions. Je prierai spécialement
pour nos frères et sœurs, hommes, femmes et enfants, qui sont morts frappés par la
soif et la faim, par la fatigue, sur la route vers une condition de vie meilleure“,
a ajouté le Pape en sortant une nouvelle fois de son texte. “Nous avons vu ces jours-ci
dans les journaux ces images du désert cruel“, a-t-il encore confié avant d’inviter
les fidèles à prier en silence pour ces frères et sœurs.
Deux jours plus tôt,
les cadavres décomposés de plus de 90 migrants, essentiellement des femmes et des
enfants, avaient été retrouvés dans le désert du Niger, à une dizaine de kilomètres
de la frontière algérienne. Partis du Sud du pays, ils voulaient probablement fuir
les mauvaises récoltes à venir et la famine, dans l’espoir de trouver du travail en
Algérie.