Syrie : 1 500 chrétiens assiégés dans deux villages
Des milliers de syriens, hommes, femmes et enfants, étaient encerclés dans les villages
de Sadad et d’Hofar, situés à 70 km à l’est de la ville de Homs. L’Archidiocèse syro-orthodoxe
de Homs et Hama a lancé, en fin de semaine dernière, un cri de détresse, relayé par
l’Œuvre d’Orient, aux institutions et organisations humanitaires internationales au
nom de ces populations « assiégés dans des zones inatteignables ».
« Je supplie
tous ceux qui ont les moyens d’atteindre les organisations influentes dans le monde
de faire pression sur les assiégeants et de parlementer avec eux » insiste Mgr Silwanos
Boutros Alnemeh. Le village chrétien de Sadad comptait 15 000 habitants. 12 000 ont
pu fuir il y a quelques jours. La plupart se sont réfugiés à Homs et dans sa région.
Plusieurs
morts et des familles disparues
« Nous réitérons, affirme-t-il, au nom
de Dieu, notre appel aux assiégeants pour qu’ils aient pitié de ces innocents qui
ne sont aucunement en cause dans cette tragédie, afin qu’ils les laissent sortir sains
et saufs en leur réservant un bon traitement ».
Le prêtre syrien Ziad Hilal,
que nous avons joint à Homs, s’est entretenu ce lundi matin au téléphone avec l’Évêque
syrien-orthodoxe qui affirme que 1 500 habitants sont encore assiégés. D’après Mgr
Silwanos, relate le prêtre syrien, il y a eu des dizaines de morts et plusieurs familles
sont portées disparues. La majorité des civils assiégés sont des syro-orthodoxe mais
précise-t-il « il y aussi des catholiques dans les deux villages ».
Œuvrer
en faveur d'une solution pacifique
Face à cette situation « l’Église catholique
est présente et nous sommes main dans la main avec Mgr Silwanos ». Par ailleurs, ajoute
le père Ziad Hilal, l’église de Yabrud, petite ville située entre Damas et Homs, «
a été attaquée pour la troisième fois par plusieurs mouvements ». La situation des
citoyens syriens devient de plus en plus délicate, déclare-t-il « on perd chaque jour
des dizaines de personnes, des gens proches. La situation est de plus en plus dangereuse
».
Alors que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi est
arrivé lundi à Damas, dans le cadre d'une tournée régionale visant à convaincre le
régime et l'opposition de participer à la conférence de paix dite de Genève-2, le
père Ziad rappelle qu’ « il n’y a que la solution pacifique pour arrêter la guerre,
pour arrêter la violence, donc précise-t-il, on encourage la mission de Lakhdar Brahimi
afin d’associer tous les côtés et trouver un chemin, une solution pour notre pays
». Écoutez le père Ziad Hilal interrogé par Hélène Destombes.Syrie.