Le pape François a reçu ce lundi matin en audience la birmane Aung San Suu Kyi, prix
Nobel de la paix et figure de l’opposition non-violente au régime militaire de son
pays. Cette audience intervient dans le cadre d’une tournée européenne de celle qui
est aussi secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie, parti opposé
à la dictature en place en Birmanie.Aung San Suu Kyi a été reçue en audience par le
pape François ce lundi en fin de matinée. La dirigeante de l'opposition birmane est
venue à Rome pour y recevoir la citoyenneté honoraire de la ville lors d’une cérémonie
pleine de joie et d’émotion qui s’est déroulée dimanche dans le salon Jules César
du Capitole. Cette décoration lui avait été décernée en 1994 par la ville de Rome
pour son engagement non-violent en faveur de la démocratie et des droits de l’homme,
un engagement mené au prix de sa propre liberté et au risque de sa vie. A l’époque,
l’opposante birmane était assignée à résidence. « Je n’ai rien fait de spécial – a-t-elle
déclaré devant les plus hautes autorités de Rome – J’ai fait ce en quoi j’ai cru.
Ma vie est une vie de choix, pas de sacrifices ». Aung San Suu Kyi a averti dans son
discours que des changements profonds sont encore nécessaires dans son pays. Pour
elle, la réforme la plus urgente est celle de la Constitution. Elle demande aussi
des soutiens pour son projet de restauration de la polyclinique de Rangoon. Son pays,
la Birmanie, a besoin de réconciliation après tant d’années de divisions et d’amertume.
Toujours souriante, elle avait été saluée sur son trajet par les applaudissements
des passants. C’est sa deuxième visite dans la capitale italienne, la première depuis
plus de 40 ans, une visite qu’elle a qualifiée de mémorable.
Un symbole
de la lutte pour la liberté et la démocratie
Icône de la lutte pour la
démocratie, Aung San Suu Kyi a recouvré la liberté le 13 novembre 2010 après avoir
passé 15 années en prison ou assignée à résidence. Elle s’était vu attribuer le prix
Nobel de la paix en 1991. Aung San Suu Kyi a fait toute sa carrière politique sous
la bannière de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Elle s’est lancée en 1988
lors d’un discours prononcé à Rangoon, avant de fonder la LND, mais ne s’est jamais
présentée à une élection. Elle était déjà en résidence surveillée en 1990 lorsque
le parti a remporté haut la main le scrutin sans jamais être autorisé à exercer le
pouvoir.Elle désormais candidate à l’élection présidentielle de 2015 en Birmanie.