2013-10-25 18:14:03

Les Erythréens manifestent à Rome pour l'asile politique


Des cercueils en carton portés en cortège devant la chambre des députés italienne en mémoire des victimes de Lampedusa : la communauté érythréenne a organisé un sit-in, vendredi à Rome. Sur les cercueils un chiffre : 369, le nombre des morts de la tragédie du 3 octobre. Certains manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Arrêtons les tragédies de la mer », « Unis dans la douleur », « Protégez les vivants, au lieu d’offrir des fleurs aux morts »….

Les participants, venus de toute l’Italie mais aussi de l’étranger, ont demandé à être reçus par le président de la Chambre, Laura Boldrini, et par le ministre italien de l’intégration Cécile Kyenge. Ils demandent à l’Italie d’adopter une loi sur l’asile politique définissant le statut de réfugié politique et ses droits ; ils demandent à l’Italie et à l’Europe d’ouvrir un couloir humanitaire pour les pays de transit des réfugiés.

Une dictature sanguinaire

Parmi les manifestants, il y avait des religieux chrétiens et musulmans qui ont récité des prières. Il y avait aussi des opposants venus dénoncer la dictature érythréenne et plaider en faveur de la liberté dans leur pays : « Nous voulons notre terre – scandaient les manifestants – l’Italie ne doit pas collaborer avec la dictature ». Pour eux, le seul responsable de la tragédie de Lampedusa est le régime d’Issaias Afeworki. Un régime impitoyable, qui a instauré le service militaire à durée illimitée.

Selon un communiqué des Erythréens d’Italie, l’Erythrée compte 360 prisons dont 160 souterraines. Certains prisonniers sont incarcérés dans des containers en plein désert où la température peut atteindre 45°. Parmi les prisonniers, il y a des ministres incarcérés depuis 2001 et un patriarche orthodoxe de 87 ans, sous les verrous depuis 2006. Ceux qui parviennent à fuir passent d’abord par le Soudan ; ils tentent ensuite de traverser le désert pour gagner la Libye et traverser la Méditerranée à destination de l’Italie. Tout au long de leur trajet, ils sont exposés à toutes sortes de dangers : escroqueries, violences, viols, tortures, accidents, naufrages.

Dans leur communiqué, les érythréens d’Italie s’insurgent contre la manière dont les chaînes de télévision érythréennes ont couvert la tragédie du 3 octobre. Elles ont parlé de victimes africaines sans préciser qu’il s’agissait d’Erythréens. Le communiqué évoque par ailleurs les enlèvements perpétrés dans le Sinaï, les demandes de rançon, le trafic d’organes dont sont victimes les migrants érythréens, la complicité entre le régime d’Afeworki et une tribu nomade de trafiquants soudanais. Les Erythréens demandent qu’on les soutienne dans leur lutte contre un régime sanguinaire.








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