2013-10-25 17:33:39

Crise de la famille, crise de notre société


C’est ce samedi le grand jour du pèlerinage des familles sur la tombe de saint Pierre organisé dans le cadre de l’année de la foi. A la veille de cet événement, le pape François a rencontré ce vendredi midi au Vatican les participants de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la famille qui est à l’origine de cette initiative. Ce fut l’occasion pour lui de revenir sur trois points essentiels à ses yeux : le fait que la famille est une communauté de vie qui a une existence autonome, qu’elle est fondée sur le mariage, et que l’enfance et la vieillesse sont deux périodes délicates.

Antonino Galofaro a rencontré un des participants à l’assemblée plénière commencé il y a deux jours, le père Brice de Malherbe, du diocèse de Paris. Pour lui, la crise de la famille est avant tout une crise de la société occidentale d’aujourd’hui. RealAudioMP3

C’est pas tellement une crise de la famille qu’une crise de la société notamment occidentale par rapport à la famille. La famille apparaît comme une valeur sûre, une valeur refuge. Il y a de grandes attentes sur la famille. Et en même temps, c’est là le paradoxe, il y a tant de familles brisées. Par exemple en France 28% des personnes vivent dans une famille réduite à une personne, c’est-à-dire dans une situation de célibat choisie ou subie. Cette prégnance d’un individualisme qui se traduit dans les faits alors même que la famille reste une valeur très prisée. C’est là où est le paradoxe. Nous voyons et nous sommes inquiets de ce phénomène qui va croissant, de femmes qui se trouvent seules à élever des enfants et donc à la fois elles, comme leurs enfants souffrent du manque d’une présence masculine et paternelle pour différentes raisons. Et d’une part, souvent, tombent dans une certaine pauvreté et d’autre part, cette situation est bien sûr source de nombreux déséquilibres et sont un obstacle à l’épanouissement soit de ces femmes soit de leurs enfants.

On parle dans le communiqué de répondre aux exigences de l’homme contemporain globalisé. C ’est des exigences purement du 21 °siècle ,de plus en plus. Est-ce que la mission vous est rendue encore plus difficile d’après vous ?

La mission ,certes, n’est pas facile mais là encore, pour reprendre les termes du Pape émérite Benoît XVI, nous avons dans le Concile Vatican II une boussole pour aujourd’hui et notamment un élément très important a été d’insister dans le Concile Vatican II sur le dialogue. Ça a été rappelé encore aujourd’hui la déclaration finale de Paul VI après le Concile Vatican II disant nous sommes dans les années’60 donc il y a un affrontement entre la vision anthropologique telle qu’elle est portée par l’Église et une vision disons d’un humanisme qui se veut d’un humanisme sans Dieu. Et Paul VI disait « cet affrontement a-t-il conduit à une guerre, a-t-il conduit à des anathèmes ? Point du tout. Il y a eu une volonté en tout cas de la part de l’Église de dialoguer, de retrouver un certain bon sens sur la vie familiale.

La famille doit revenir au centre de l’intérêt politique, culturel et économique. Est-ce que ça veut dire que la famille n’est plus au centre de l’intérêt de la société si on va jusqu’au bout du raisonnement ?

C’est un peu le prisme des sociétés occidentales qui, semble-t-il, n’ont pas pris conscience ou ont perdu conscience de tout ce que la famille peut apporter à la culture, à la politique, à l’économie. Aujourd’hui nous avons l’impression que, dans un Pays comme la France, les familles subissent une pression fiscale plus forte dans le fait qu’on rogne sur la politique familiale positive que nous héritons dans notre Pays des lendemains de la deuxième Guerre Mondiale par exemple.

On l’a dit cette crise relève plutôt de la société occidentale. Est-ce que cette crise d’une manière ou d’une autre touche tout le monde ?

Les représentants africains du Nigéria, du Congo ont pris la parole à la fois pour dire «Mais comment est-ce que vous, dans les Pays occidentaux ,vous pouvez nous aider à éviter les crises que vous traversez ? » et à la fois pour dire « il y a quelques éléments importants qui commencent à émerger dans les Pays africains qui sont comme des antidotes à cette crise de la famille en faisant attention à quelques évidences comme le fait qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour grandir, tout ce qu’une famille unie peut apporter à la société ». La réaction de plusieurs occidentaux a été de dire à nos frères africains « l’Afrique a les capacités de répondre à cette crise qui maintenant menace aussi les Pays d’Afrique. L’urbanisation a amené des changements très profonds et des difficultés pour maintenir l’esprit familial ». Je prends cet exemple, il y en a d’autres. Mais nous avons senti très fortement l’idée que l’Afrique doit trouver en elle-même les propres ressources et peut et a les ressources pour maintenir une vision de la famille qui soit vraiment au service de ses membres et de la société.

Donc la crise, pour ceux qui la vivent et ceux qui la craignent sont au centre de cette assemblée plénière ?

La crise pour ceux qui la vivent et ceux qui la craignent mais surtout la conviction que quel que soit les difficultés que la famille traverse aujourd’hui, n’oublions pas que le mariage est une réalité et que nous héritons du dessein de Die que même le péché originel et le déluge n’ont pas réussi à détruire. Donc ne nous affluons pas, soyons vigilants bien sûr, agissons pour résister aux forces qui effectivement veulent détruire la famille et maintenons ce témoignage de la bonne nouvelle !








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