C’est ce samedi le grand jour du pèlerinage des familles sur la tombe de saint Pierre
organisé dans le cadre de l’année de la foi. A la veille de cet événement, le pape
François a rencontré ce vendredi midi au Vatican les participants de l’assemblée plénière
du Conseil pontifical pour la famille qui est à l’origine de cette initiative. Ce
fut l’occasion pour lui de revenir sur trois points essentiels à ses yeux : le fait
que la famille est une communauté de vie qui a une existence autonome, qu’elle est
fondée sur le mariage, et que l’enfance et la vieillesse sont deux périodes délicates.
Antonino Galofaro a rencontré un des participants à l’assemblée plénière commencé
il y a deux jours, le père Brice de Malherbe, du diocèse de Paris. Pour lui,
la crise de la famille est avant tout une crise de la société occidentale d’aujourd’hui.
C’est pas
tellement une crise de la famille qu’une crise de la société notamment occidentale
par rapport à la famille. La famille apparaît comme une valeur sûre, une valeur refuge.
Il y a de grandes attentes sur la famille. Et en même temps, c’est là le paradoxe,
il y a tant de familles brisées. Par exemple en France 28% des personnes vivent dans
une famille réduite à une personne, c’est-à-dire dans une situation de célibat choisie
ou subie. Cette prégnance d’un individualisme qui se traduit dans les faits alors
même que la famille reste une valeur très prisée. C’est là où est le paradoxe. Nous
voyons et nous sommes inquiets de ce phénomène qui va croissant, de femmes qui se
trouvent seules à élever des enfants et donc à la fois elles, comme leurs enfants
souffrent du manque d’une présence masculine et paternelle pour différentes raisons.
Et d’une part, souvent, tombent dans une certaine pauvreté et d’autre part, cette
situation est bien sûr source de nombreux déséquilibres et sont un obstacle à l’épanouissement
soit de ces femmes soit de leurs enfants.
On parle dans le communiqué
de répondre aux exigences de l’homme contemporain globalisé. C ’est des exigences
purement du 21 °siècle ,de plus en plus. Est-ce que la mission vous est rendue encore
plus difficile d’après vous ?
La mission ,certes, n’est pas facile
mais là encore, pour reprendre les termes du Pape émérite Benoît XVI, nous avons dans
le Concile Vatican II une boussole pour aujourd’hui et notamment un élément très important
a été d’insister dans le Concile Vatican II sur le dialogue. Ça a été rappelé encore
aujourd’hui la déclaration finale de Paul VI après le Concile Vatican II disant nous
sommes dans les années’60 donc il y a un affrontement entre la vision anthropologique
telle qu’elle est portée par l’Église et une vision disons d’un humanisme qui se veut
d’un humanisme sans Dieu. Et Paul VI disait « cet affrontement a-t-il conduit à une
guerre, a-t-il conduit à des anathèmes ? Point du tout. Il y a eu une volonté en tout
cas de la part de l’Église de dialoguer, de retrouver un certain bon sens sur la vie
familiale.
La famille doit revenir au centre de l’intérêt politique,
culturel et économique. Est-ce que ça veut dire que la famille n’est plus au centre
de l’intérêt de la société si on va jusqu’au bout du raisonnement ?
C’est
un peu le prisme des sociétés occidentales qui, semble-t-il, n’ont pas pris conscience
ou ont perdu conscience de tout ce que la famille peut apporter à la culture, à la
politique, à l’économie. Aujourd’hui nous avons l’impression que, dans un Pays comme
la France, les familles subissent une pression fiscale plus forte dans le fait qu’on
rogne sur la politique familiale positive que nous héritons dans notre Pays des lendemains
de la deuxième Guerre Mondiale par exemple.
On l’a dit cette crise
relève plutôt de la société occidentale. Est-ce que cette crise d’une manière ou d’une
autre touche tout le monde ?
Les représentants africains du Nigéria,
du Congo ont pris la parole à la fois pour dire «Mais comment est-ce que vous, dans
les Pays occidentaux ,vous pouvez nous aider à éviter les crises que vous traversez
? » et à la fois pour dire « il y a quelques éléments importants qui commencent
à émerger dans les Pays africains qui sont comme des antidotes à cette crise de la
famille en faisant attention à quelques évidences comme le fait qu’un enfant a besoin
d’un père et d’une mère pour grandir, tout ce qu’une famille unie peut apporter à
la société ». La réaction de plusieurs occidentaux a été de dire à nos frères africains
« l’Afrique a les capacités de répondre à cette crise qui maintenant menace aussi
les Pays d’Afrique. L’urbanisation a amené des changements très profonds et des difficultés
pour maintenir l’esprit familial ». Je prends cet exemple, il y en a d’autres. Mais
nous avons senti très fortement l’idée que l’Afrique doit trouver en elle-même les
propres ressources et peut et a les ressources pour maintenir une vision de la famille
qui soit vraiment au service de ses membres et de la société.
Donc
la crise, pour ceux qui la vivent et ceux qui la craignent sont au centre de cette
assemblée plénière ?
La crise pour ceux qui la vivent et ceux
qui la craignent mais surtout la conviction que quel que soit les difficultés que
la famille traverse aujourd’hui, n’oublions pas que le mariage est une réalité et
que nous héritons du dessein de Die que même le péché originel et le déluge n’ont
pas réussi à détruire. Donc ne nous affluons pas, soyons vigilants bien sûr, agissons
pour résister aux forces qui effectivement veulent détruire la famille et maintenons
ce témoignage de la bonne nouvelle !