Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 27
octobre, 30ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc 18, 9-14 :"Qui
s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. "
Ecoutez le commentaire du
Père Montavit
L’Évangile
de ce jour est une parabole sur la prière agréable à Dieu. Un pharisien et un publicain
prient dans le Temple. La prière du premier est rejetée, celle du second acceptée.
Voyons pourquoi. Tout d’abord, il est dit que le pharisien se tenait là
et priait en lui-même alors que le publicain se tenait à distance et n’osait même
pas lever les yeux vers le ciel. Le pharisien est donc centré sur lui. Il se regarde.
Le publicain, lui, est tourné vers le ciel, un ciel dont il se sent indigne. La prière
agréable à Dieu commence par un décentrement de soi. Elle nous rappelle que nous faisons
partie de la création et elle nous oriente vers le Créateur. Lorsque nous prions,
il est essentiel de mettre de côté tout ce qui pourrait nous préoccuper afin d’entrer
dans la présence de Dieu. Nous sommes appelés à louer et à magnifier le Seigneur pour
ce qu’il est. C’est d’ailleurs ainsi que débute le Notre Père : Notre Père qui es
aux Cieux, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Ce n’est que dans un second temps que viennent les intercessions : Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses et ne nous soumets pas à la tentation…La
prière agréable à Dieu est celle qui commence par le fait de se détourner de soi-même,
de ses peines et de ses fatigues, pour s’orienter vers le Seigneur. Ensuite,
quand le pharisien se regarde lui-même, il se croit juste. Il prie ainsi : « Mon Dieu,
je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes,
adultères, ou encore comme ce publicain » (Lc 18,11). Le pharisien, au lieu de s’accuser
de son propre péché, accuse les autres. Il voit la paille qui est dans l’œil de son
prochain mais il ne voit pas la poutre qui est dans le sien. Mais comment recevoir
la Miséricorde, et donc la justice de Dieu, si l’on ne se reconnaît pas d’abord pécheur
? La tendance à l’orgueil de l’homme l’empêche bien souvent de poser un regard lucide
sur lui-même. La prière agréable à Dieu est donc celle de l’homme qui se sait pécheur,
tout comme Pierre lorsqu’il s’exclame après la pêche miraculeuse : « Eloigne-toi de
moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » (Lc 5,8). Lorsqu’un homme reconnaît
qu’il a besoin d’être sauvé, alors le Seigneur peut répandre sa Grâce et sa Miséricorde.
La prière agréable à Dieu commence par une demande de pardon. Enfin, le
pharisien continue sa prière ainsi : « Je jeûne deux fois par semaine et je verse
le dixième de tout ce que je gagne » (Lc 18,12). Force est de reconnaître le zèle
du pharisien qui met en acte sa foi. Tous les croyants ne peuvent pas se prévaloir
d’un tel jeûne et d’une telle générosité. Le pharisien commet cependant une erreur.
Il oublie que tout don vient de Dieu. C’est lui qui donne le vouloir et l’agir. S’enorgueillir
de ce que nous faisons pour le Seigneur, c’est s’approprier une richesse qui n’est
pas la nôtre. La prière agréable à Dieu est donc celle de celui qui se présente les
mains vides, non pas parce qu’il ne fait rien, mais parce qu’il reconnaît qu’il ne
peut le faire que par la force et la grâce que Dieu lui donne. En ce dimanche,
demandons au Seigneur d’être renouvelée dans notre prière. Qu’à la suite du publicain,
nous sachions nous décentrer de nous-mêmes et reconnaître en vérité nos péchés. C’est
alors que Dieu, donateur de tout bien, répandra en nous sa bénédiction.