2013-10-22 17:16:31

Au Mozambique, la paix serait-elle menacée ?


Au Mozambique, à un mois d’élections locales, la paix pourrait être menacée. Des anciens rebelles de la Renamo, la force d’opposition, ont attaqué mardi matin un poste de police dans le centre du pays, après avoir déclaré hier unilatéralement la fin de l’accord de paix de Rome. Signé sous l’égide de la communauté de Sant’Egidio en 1992, ce texte avait permis la paix au Mozambique après 16 ans de guerre civile entre la Renamo et le parti au pouvoir, le Frelimo.

Depuis plusieurs mois, leurs relations se sont fortement dégradées, avec des attaques à répétition de chaque côté.

Un climat inquiétant pour le Père Angelo Romano, membre du Bureau des relations internationales de la Communauté Sant’Egidio. Il répond à Jean-Baptiste Cocagne RealAudioMP3

« Je pense que la situation est très grave, c’est une déclaration qui nous préoccupe beaucoup. Mais je pense aussi qu’il y a encore tout l’espace pour éviter le pire, c’est-à-dire d’éviter le retour à la logique de violence et de confrontation tel que le pays a connu il y a vingt ans et qui je pense, le peuple mozambicain a absolument refusé et qui cherche absolument à le considérer comme quelque chose du passé pas du futur ».

Quels sont ces espaces de médiation dont vous parlez ?

« Je pense que le gouvernement du Mozambique et les responsables de la Renamo ont tous les moyens pour se parler directement, pour trouver les pistes et les espaces possibles de dialogue pour le bien du pays. Ils sont tous des mozambicains, ils connaissent leur pays et savent que le peuple mozambicain cherche la paix. Dans ces vingt ans de paix, le pays a fait des progrès remarquables de développement économique mais pas seulement, aussi social. Ces vingt ans de paix ont été un moment de grâce pour le pays. Franchement je pense que tous les mozambicains ont dans leur âme l’espoir que ce qu’ils ont vécu dans le passé ne pourra jamais revenir encore une fois ».

Est-ce que cette déclaration de la Renamo était prévisible, est-ce que ca couvait ces derniers mois ?

« C’est difficile à dire. Je dirais que tous ont suivi l’escalade de la tension avec beaucoup de préoccupation et surtout pour les victimes, il y a eu des morts, il y a eu des confrontations armées. Donc la première préoccupation est d’arrêter cette escalade de violence. Le problème c’est que les protagonistes de la paix de ’92 doivent retourner à l’esprit de ’92. Le monde a changé, le Mozambique aussi a changé donc il faut regarder la réalité du pays, la réalité de l’Afrique, du monde avec le sens de responsabilité qu’il faut dans ce moment. Il faut un effort supplémentaire dans tous les cas pour chercher tout ce qui peut, aujourd’hui, faire baisser la tension. J’espère que le pays pourra trouver les ressources humaines, politiques pour mettre fin à une crise qui est vraiment dangereuse pas seulement pour le Mozambique mais pour toute l’Afrique ».








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