Quatre personnes tuées devant une église en Egypte : « un massacre pour diviser le
pays »
(Radio Vatican) Quatre personnes ont été tuées, dont une fillette de huit ans, et
dix-sept autres blessées dimanche soir en Egypte. Les victimes sortaient d’une église
dans le quartier populaire d'Al-Warraq, au nord-ouest du Caire, après avoir assisté
à un mariage. Selon un communiqué du ministre de l’Intérieur, « deux hommes sont arrivés
à moto et l'un d'entre eux a ouvert le feu ».
La police égyptienne recherchait
ce lundi les auteurs de cette attaque meurtrière, la première contre des chrétiens
perpétrée au Caire depuis la destitution par l'armée égyptienne du président islamiste
Mohamed Morsi le 3 juillet dernier. Le Premier ministre Hazem Beblawi a condamné cet
attentat, y voyant « un acte criminel méprisable ».
Pour le Père Hani Bakhoum,
Secrétaire du Patriarcat d’Alexandrie des Coptes catholiques, il ne s’agit pas
de violences interreligieuses, mais d’un acte meurtrier pour diviser l’Egypte. Des
propos recueillis par Marco Guerra du programme italien. Écoutez
Les
Coptes victimes de nombreuses attaques et discriminations
Les chrétiens
égyptiens, en majorité des Coptes, sont régulièrement la cible d'attaques depuis le
renversement du président Morsi et surtout depuis l'évacuation par la force, le 14
août, de deux places de la capitale occupées par ses partisans. Les Islamistes accusent
les Coptes d'avoir soutenu le coup de force de l'armée contre Mohamed Morsi, qui appartient
à la confrérie des Frères musulmans et a été le premier président élu démocratiquement
en Egypte.
Dans un rapport publié le 9 octobre, Amnesty International a affirmé
que les forces de sécurité égyptiennes ont échoué à protéger les Coptes visés par
des attaques après la sanglante répression des partisans de Morsi. Selon l'organisation
de défense des droits de l'Homme, plus de 200 propriétés détenues par des chrétiens
ont été attaquées, 43 églises sérieusement endommagées et plus de quatre personnes
tuées depuis le 14 août.
(Photo : forces de sécurité devant l'Église attaquée
dimanche)