Clarification des Jésuites à propos de la révélation d'abus sexuel de Lapo Elkann
Un des héritiers de la famille Agnelli, qui fonda la Fiat en 1899, confie à un journal
italien avoir subi des violences sexuelles lorsqu’il était âgé de 13 ans. Lapo Elkann,
aujourd’hui âgé de 36 ans, a raconté vendredi au Fatto Quotidiano que ces «
choses horribles » sont arrivées lorsqu’il était scolarisé dans un collège, « chez
les jésuites ». Dans un communiqué, les Jésuites ont condamné ces abus, prié pour
l’arrière petit-fils de Giovanni Agnelli, mais ont démenti le fait qu’il ait étudié
dans un de leurs établissements.
La Province d’Italie de la Compagnie de Jésus
n’a pas tardé à réagir. Vendredi, quelques heures après la parution de cet entretien
dans le journal italien, un communiqué est publié. « Nous exprimons notre proximité
à Lapo Elkann qui a raconté à un journal une blessure profonde remontant à son adolescence
». Les membres de la Compagnie disent prier « pour lui de tout cœur ». Ils condamnent
« avec une grande fermeté » les abus commis à son encontre. Dans ce document figure
aussi une précision de taille.
Lapo Elkann n’a pas étudié chez les Jésuites
Le
père Vitangelo Denora, en charge des écoles de la Province d’Italie, y ajoute : «
par souci de transparence et pour compléter les informations données, nous nous sentons
toutefois dans l’obligation de préciser qu’il n’a jamais étudié dans un de nos collèges
en Italie, ni, d’après des premières vérifications, dans aucun institut de la Compagnie
de Jésus existant dans le monde. Notre modèle éducatif se base sur le respect de la
personne et sur la croissance humaine, qui accompagne et parfois précède la croissance
culturelle ». Le père Vitangelo Denora souligne que les Jésuites misent sur l’éducation
« pour former des hommes et des femmes d’espérance, capables de rendre leur pays meilleur,
ainsi que le monde qui les entoure », invitant enfin Lapo Elkann à se rendre dans
un de leurs établissements.
La Compagnie prête à lancer un projet avec
le jeune homme
« Nous serons heureux d’accueillir Lapo Elkann, dans un
de nos six collèges en Italie, pour discuter avec lui des garçons et de leurs rêves
et pourquoi pas, s’il le souhaite, de lancer un projet ensemble. » Il s’agit là d’une
référence claire à un propos du jeune homme. Dans l’entretien paru vendredi, Lapo
Elkann affirme être en train de réfléchir à une fondation. « Je veux aider ceux qui
sont passés par la même chose que moi » souligne-t-il, en précisant ne pas se « considérer
comme une victime ».
« C'est le moment de dire la vérité »
Dans
cet entretien accordé au Fatto Quotidiano, l'arrière petit-fils du fondateur de Fiat
révèle sa dyslexie pendant l'enfance. Il ne peut continuer, dit-il, à fréquenter l'école
publique comme ses frères et est « expédié chez les jésuites, au collège ». « Je l'ai
vécu comme une vraie punition », confie-t-il. Le jeune homme affirme ainsi avoir été
abusé sexuellement, « comme d’autres enfants ». Il raconte d’ailleurs que son meilleur
ami de l’époque, ayant vécu la même chose, « s'est tué il y a un an et demi ». Ce
décès lui aurait servi de déclic. « C'est le moment de dire la vérité » poursuit Lapo
Elkann, qui souhaite maintenant « que cette histoire serve à quelque chose ».
(Photo : Lapo Elkann (gauche) dans une tribune du stade de Gênes lors d'un
match de série en août 2013)