2013-10-12 15:54:49

La méditerranée, un cimetière à ciel ouvert


C’est un nouveau naufrage dont les conséquences ont pu être limitées grâce à la coopération européenne. L’Italie et Malte se sont mobilisés et continuent à rechercher des rescapés. Ce vendredi en fin d’après-midi une embarcation avec à son bord 250 migrants est survolée par un avion militaire maltais. Les passagers s’agitent pour se faire repérer faisant chavirer le navire surchargé. Malte lance immédiatement les opérations de secours avec l’active participation de la marine italienne. Des hélicoptères et des vedettes sont envoyés sur les lieux, des chalutiers et des navires commerciaux sont déroutés. Ce nouveau naufrage est une dramatique confirmation de la situation d’urgence que représente l’immigration clandestine a réagi Enrico Letta. La réaction de l’Europe a cette fois été immédiate. Bruxelles estime plus que jamais urgent de lancer une grande opération Frontex pour renforcer la surveillance des frontières de l’Union Européenne. L’UE qui demande à la Libye et la Tunisie de faire cesser le commerce indigne des embarcations de fortune. L’immigration sera à l’ordre du jour du prochain sommet européen.



La méditerranée, un cimetière à ciel ouvert



C’est dorénavant la définition la plus adaptée à une mer où se noient des milliers de migrants chaque année. Selon les ONG, près de 20.000 migrants et réfugiés ont péri en tentant de traverser la Méditerranée ces 20 dernières années. Un phénomène évidemment lié à l’explosion de l’immigration illégale sur la même période. En Méditerranée occidentale, chaque jour, des centaines de candidats à l’émigration illégale vers l’Union européenne tentent de passer par le détroit de Gibraltar. Au Maroc, le taux de départ annuel est de 15% des hommes valides, soit 7,5 fois la moyenne mondiale du taux d’émigration par pays (évalué à 2%). En Méditerranée orientale, les printemps arabes et les guerres au Moyen-Orient ont considérablement augmenté les flux migratoires. L’Italie est en première ligne. Depuis le début de l’année 2011, l’Italie a enregistré plus de 21 000 arrivées (dont environ 18 000 Tunisiens, 400 Afghans, 300 Erythréens, 200 Egyptiens) principalement à Lampedusa mais aussi Linosa et Ragusa. Si les flux augmentent en provenance de Tunisie, les principales inquiétudes concernent la Libye. Plus de 100 000 personnes chercheraient à fuir le pays, selon une estimation du Haut-Commissariat pour les Réfugiés datant du 28 février 2011, principalement vers la Tunisie et l’Egypte. Plus grave encore, l’Office des migrations internationales (OMI) évalue entre 500 000 et 1,5 million la population de migrants sub-sahariens et de la Corne de l’Afrique qui étaient coincés jusqu’alors en Libye et qui cherchent à la quitter. L’Union européenne parle elle de 750 000 migrants potentiels.


L’Europe, entre impuissance et passivité

Lampedusa est la porte d’entrée de l’Union Européenne, pas celle de l’Italie répètent les autorités italiennes qui fustigent la passivité de Bruxelles dans ce dossier. Elles demandent avec les autres pays du Sud en première ligne des actes concrets et une aide effective. Elle passe par le renforcement du dispositif Frontex pour surveiller plus efficacement les frontières de l’UE. Mais les ressources humaines et financières de ce dispositif mis en place il y a moins de dix sont en constante diminution. Rome demande également plus de solidarité européenne dans l’accueil des immigrés avec une prise en charge également de la part des pays du Nord. Une réforme du droit d’asile et d’accueil est à l’étude. Enfin une action doit être menée de l’autre côté de la Méditerranée pour aider les pays d’origine à soutenir leur population et à mieux contrôler leurs frontières poreuses. Autant de pistes dont la mise en œuvre est chaque jour encore plus urgente.







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