Les communautés religieuses et l'insécurité en Libye
La Conférence des Evêques de la Région Nord de l’Afrique (CERNA) s'est réunie cette
semaine au Séminaire français de Rome. Dans leur communiqué final, les évêques font
état d’un contraste très fort entre la Libye et les autres pays. En raison de l’insécurité,
la plupart des communautés de religieuses ont ainsi été priées de quitter la Libye.
L’Algérie, quant à elle, vit dans l’attente des prochaines élections présidentielles,
tandis qu’au Maroc, la nouvelle constitution se met en œuvre peu à peu, sur un fond
d'incertitudes dues à la crise économique mondiale. Un débat émerge sur la question
de la liberté de conscience, à laquelle l'opinion publique marocaine ne semble pas
encore prête. En Algérie et au Maroc, des diocèses se réjouissent de l'arrivée de
plusieurs communautés religieuses. Enfin en Tunisie, c’est l’incertitude qui prévaut,
deux ans après les élections dans l’attente d’une constitution, sur fond de difficultés
économiques et sociales croissantes.
Pendant leur assemblée, les évêques
ont travaillé, notamment, sur un projet de document concernant la présence et l’action
de l’Eglise catholique au Maghreb, dans un contexte régional et ecclésial en pleine
évolution. Une Eglise qui a rajeuni grâce à l’arrivée de nombreux étudiants d’Afrique
sub-saharienne. Une équipe de rédaction a été désignée.
Mercredi, ils ont
participé à l’audience générale du pape François qui les a encouragés à consolider
leurs relations fraternelles avec les musulmans. Pendant leur séjour à Rome, ils ont
également eu l’occasion de rencontrer des responsables des dicastères de la Curie.
Les évêques du Maghreb reconnaissent que le dialogue avec les musulmans n’est pas
facile mais ils regrettent que beaucoup d’Eglises manifestent une certaine peur de
l’islam. Le phénomène migratoire a aussi été au cœur de leurs entretiens à Rome.
La
prochaine réunion de la CERNA aura lieu à Rome du 14 au 19 juin.