« L’Asie est le défi missionnaire du troisième millénaire ». Mercredi 9 octobre, le
pape François a fait sien ces propos prononcés par Jean Paul II. Il a fait parvenir
un télégramme signé par son Secrétaire d’Etat au directeur d’Asianews ; l’agence de
presse fêtait ses dix ans d’existence. Le Saint-Père a ainsi rendu hommage au site
d’information sur l’Asie de l’Institut pontifical des missions étrangères. Dans ce
message, le pape demande aux membres de l’agence de presse ainsi qu’à ceux qui la
célébraient mercredi lors d’un colloque, de « renforcer la mission » dans leur vie,
de le faire toujours « en communion » avec le successeur de Pierre et de prier pour
lui.
« L’Asie est dans le cœur du pape François, déjà depuis le temps du séminaire
et c’est le continent où il prévoit de se rendre en 2014 », a expliqué le directeur
d’Asianews mercredi. Et puisqu’en devenant pape, le cardinal Bergoglio a élargi sa
mission de l’Amérique latine au monde, le père Bernardo Cervellera y a vu un signe
et a donné lui aussi une nouvelle tâche à sa structure. Dès le 1er novembre, les articles
d’Asianews seront disponibles en espagnol, en plus du chinois, de l’anglais et de
l’italien. « Nous voulons utiliser notre media pour sensibiliser les Eglises et les
peuples d’Amérique latine à la mission en Asie », explique-t-il.
Asianews
désormais en espagnol
Asianews en espagnol, l’annonce a été officialisée
lors d’un symposium à l’Université Urbaniana à Rome, organisé pour les 10 ans de l’agence
d’information catholique. Indépendante et appréciée des papes. Par François, mais
également par Benoît XVI qui se faisait imprimer certains articles par son secrétaire
Mgr Gänswein, a raconté le directeur d’Asianews.
Lors de ce symposium, plusieurs
intervenants ont pris la parole pour évoquer le sens de la mission en Asie. « Les
Asiatiques ont le droit à l’Evangile. On ne doit pas le leur dénier », a expliqué
le cardinal Filoni. Le préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples,
qui passa de nombreuses années en Corée du sud, a insisté sur le rôle essentiel joué
par les laïcs pour les Églises locales. Il a également souligné combien le « Pardon
» et la « Miséricorde » étaient des découvertes bouleversantes pour les populations
asiatiques.
Le témoignage de Mgr Savio Hon Tai-Fai
Le numéro
deux du dicastère, Mgr Savio Hon Tai-Fai, a lui souligné l’importance « des petits
gestes » pour la mission. « Communion et contemplation » sont essentiels. Récemment
revenu d’un pèlerinage à Lisieux, le Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation
des peuples a été frappé par la vocation missionnaire de Sainte Thérèse et par ses
prières pour les missionnaires en Chine.
Mgr Savio Hon Tai-Fai est né à Hong
Kong. Salésien âgé de 63 ans, il fut le premier chinois à avoir été nommé, en 2011,
à la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples. Il a accepté de nous parler de
son pays. Des Propos recueillis par Marie Duhamel.
Mgr Savio Hon Tai-fai
a accepté de nous parler de son pays. Au micro de Marie Duhamel
« D’abord il y a seulement une Église en Chine. Maintenant il y a une
division très forte aussi entre les communautés à cause de la situation politique.
Mais je crois et je l’espère aussi qu’il y a des façons avec lesquelles nous pouvons
créer une unité dans l’Église. Il y a déjà des signes que l’on voit surtout ce mois
de la mission. Le 1°octobre, la fête de Sainte Thérèse de Lisieux. Je crois beaucoup
en ces prières pour la Chine car pendant sa vie elle a prié pour les missionnaires
en Chine. »
Vous avez dit une autre chose très intéressante : vous disiez
qu’il y avait des catholiques pro-gouvernement et des papistes et que vous invitiez
les papistes à être un peu plus ouvert.
« Il s’agit de l’intention de
deux partis. Il est difficile de juger mais je crois qu’il faut en tout cas purifier
l’intention pour construire une Église d’unité. Je crois qu’il y a déjà un élément
positif pour construire l’unité de l’Église. »
Et quels sont-ils ?
«
Je crois les bonnes intentions, la volonté de sortir de cette impasse. Il y a vraiment
une impasse qui n’est bonne pour personne. »
Le Pape a dit qu’il voulait
aller en Asie. Est- ce que vous pensez que sous ce pontificat, il ira en Chine ?
«
Je crois qu’il en a somme toutes l’intention. Je prie pour cela. Si il y a les conditions
opportunes, je crois que le Pape François viendra. J’ai beaucoup de confiance en
sa Sainteté. »
Vous êtes un des rares asiatiques à avoir un poste de
si haute responsabilité au Vatican alors qu’on le sait, l’Asie est une priorité.
Ca l’était pour Benoît XVI et pour François. Pourquoi ?
« D’abord, je
travaille pour le Saint Siège plutôt que pour le Vatican. En Chine, on parle du rapport
entre Beijing et le Vatican mais je crois que la question n’est pas du Vatican. Et
je crois que l’Église est par nature catholique donc il faut avoir des gens qui ont
différentes sensibilités pour faciliter le ministère pétrinien du Pape François. »
Oui,
mais il n’y a pas beaucoup d’asiatiques.
« Oui il n’ y en a pas beaucoup
pour le moment. Mais il y a beaucoup de sensibilité pour avoir la volonté et de bonnes
intentions pour faire plus international, interculturel. »
En tout cas,
vous avez le sentiment que l’Asie est quelque chose d’important pour le Saint Siège.
«
Oui, pour le Saint Siège. Je crois que la potentialité de l’Église locale est unique.
C’est une autre mission qu’on a absolument de Dieu. »