2013-10-09 15:17:55

Nouvel incendie dans une usine textile au Bangladesh


Un nouveau grave incendie a provoqué pendant la nuit de mardi la mort d’au moins neuf ouvriers dans une fabrique de vêtements située dans le faubourg industriel de Gazipur, près de la capitale Dacca. Deux autres usines limitrophes ont également brûlé. L’incendie a dévasté la fabrique Aswad en dehors des horaires de travail officiels mais le grand nombre de victimes et de blessés (une cinquantaine) confirme la réalité des heures supplémentaires, pourtant habituellement niées par les responsables des usines du secteur.
Le risque d’accidents sur les lieux de travail reste réel, alors que le pays a subi ces derniers des pressions tant internes qu’internationales pour opérer des changements concrets. Les conditions de travail des ouvriers textiles ont été tragiquement dévoilées par l’incendie à Ashulia, près de Dacca, qui avait coûté la vie à 112 personnes le 29 novembre 2012 et causé de graves brûlures et intoxications à des centaines d’autres travailleurs, ainsi que par l’effondrement d’un bâtiment en avril à Savar, autre zone industrielle, dans lequel plus de 1100 personnes avaient trouvé la mort.
L’industrie de l’habillement et des accessoires, destinée pour la plupart aux exportations vers l’Europe et les Etats-Unis, représente la principale source de devises étrangères pour le Bangladesh, et un chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars par an. Le secteur emploie par ailleurs 4 millions de personnes, surtout des femmes, dans au moins 5000 usines.
Pourtant, malgré l’importance du secteur pour le pays, les conditions de travail et les salaires restent gravement insuffisants. Les ouvriers bengalais du textile font partie des moins payés au monde (leur salaire minimum équivaut actuellement à 28 euros) et les revendications pour une augmentation jusqu’à 75 euros traînent depuis des semaines en grèves, manifestations et troubles, dont certains se sont soldés par des victimes. Le nombre d’heures de travail des ouvriers textiles peuvent arriver jusqu’à 80 heures par semaine, dans des lieux le plus souvent délabrés et non conformes aux normes d’hygiène et de sécurité. Qui plus est, dans de nombreux cas, les locaux sont le plus souvent fermés afin d’empêcher la sortie des travailleurs avant la fin de leur tour.(Misna)








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