Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 13
octobre, 28ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc, 17, 11-19 :«
Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »
Ecoutez le Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce jour nous montre comment les guérisons que Jésus opère sont le commencement
d’un cheminement qui doit conduire à la foi et à une plus grande intimité avec le
Christ. Voyons cela de plus près. Dix lépreux restent à distance de Jésus
et s’adressent à lui de la manière suivante : « Jésus, maître, prends pitié de nous
» (Lc 17,13). En grec, ils appellent Jésus epistata, c'est-à-dire
maître. Dans l’évangile selon saint Luc, les apôtres eux-mêmes appellent Jésus ainsi
lorsque se déroulent des événements qu’ils ne comprennent pas. Par exemple pour la
pêche miraculeuse (Lc 5,5) ou pour la transfiguration (Lc 9,33). Puis, Jésus dit aux
lépreux d’aller se montrer aux prêtres. Un seul, voyant en chemin qu’il est guéri,
fait demi-tour et se jette la face contre terre aux pieds de Jésus. Jésus dira que
lui seul est venu rendre gloire à Dieu (Lc 17,18). La guérison de ce lépreux est
donc bien accompagnée d’une illumination et d’une conversion. Il commence par se tenir
à distance et par appeler Jésus maître, puis il finit par se jeter aux pieds de Jésus
en rendant gloire à Dieu. Implicitement, l’évangéliste Luc laisse entendre que ce
lépreux a reconnu la divinité même de Jésus. Sa guérison l’a conduit à un véritable
chemin de foi. Il a trouvé celui qui donne la vie sur terre mais aussi le seul qui
peut donner la vie éternelle. Un autre enseignement essentiel de ce passage
concerne la louange. Il est dit « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur
ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix » (Lc 17,15). La guérison conduit à la conversion
et à la louange qui vient compléter cette guérison. Le lépreux fait demi-tour. Cette
volte-face, ce changement de direction, est dans les évangiles un moyen classique
de parler de la conversion (Mt 18,3). De plus, le lépreux guéri effectue ce changement
de cap dans la louange. Et parce qu’il loue, Jésus peut lui dire « Relève-toi et va
: ta foi t’a sauvé » (Lc 17,19). Il est important pour nous aujourd’hui de réapprendre
à louer Dieu. De notre temps, cela n’est plus naturel. Lorsque quelque chose d’extraordinaire
arrive, on remercie habituellement la technique, la science, la volonté ou la détermination
de l’homme. Mais qui est à l’origine de tout cela sinon Dieu ? Chaque chrétien devrait
faire l’expérience de louer Dieu alors même qu’il traverse une situation difficile.
C’est alors que l’on peut expérimenter la puissance de la louange , celle
qui permet au Seigneur d’intervenir dans notre vie. Enfin, il est important
de relever que Jésus dit seulement au lépreux qui est revenu les paroles suivantes
: « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé » (Lc 17,19). Ce « relève-toi » s’exprime
par le même terme qui est utilisé pour la Résurrection de Jésus. C’est comme si Jésus
disait « Ressuscite, ta foi t’a sauvé ». Les neuf autres n’entendront pas cette parole.
Ils sont certainement purifiés de la lèpre, mais cette guérison ne les a pas conduits
à reconnaître en Jésus le Messie et à participer à sa Résurrection. En
ce dimanche, entrons dans la louange du Seigneur qui est capable de nous guérir de
toute lèpre. Même dans les situations les plus difficiles, celles où l’espoir semble
absent, Jésus est là et il attend que nous nous tournions vers lui en le louant.