La réforme de la curie romaine commencera par celle du Synode des évêques, a expliqué
a plusieurs journaux italiens le cardinal Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, coordinateur
du groupe des huit cardinaux chargés d’assister le pontife dans le gouvernement de
l’Eglise. Après la première réunion du Conseil des cardinaux avec le pape François
du 1 au 3 octobre 2013, le haut prélat hondurien donne quelques-unes des pistes de
travail actuelles.
"Après le Synode, il y aura la Secrétairerie d’Etat et les
dicastères". C’est dans cet ordre que devrait se faire la réforme de la curie romaine
voulue par le pape François. Dans des interviews accordées à plusieurs journaux italiens,
Famiglia Cristiana, Avvenire, L’Unità, le cardinal Maradiaga évoque en particulier
la profonde réforme du Synode des évêques. Créé par Paul VI il y a 48 ans, le Synode
des évêques devrait changer de mode de fonctionnement, et sa structure être "profondément"
modifiée, explique l’archevêque de Tegucigalpa. Cette "grande institution du Concile
Vatican II", précise-t-il, "n’a pas été développée" de manière conséquente.
Une
structure de consultation permanente
Alors que les quinze cardinaux et
archevêques du monde entier membres du Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode
des évêques se réunissent en général deux fois par an entre chaque synode ordinaire,
le pape François entend transformer cette structure "en un organe de consultation
permanente". Il souhaite ainsi que ce conseil "travaille pendant trois ans, avec des
consultations permanentes et quotidiennes, si nécessaire en utilisant Internet". Il
doit s’agir, poursuit le cardinal Maradiaga, d’une structure "qui permette aux évêques
membres d’être toujours présents, même lorsqu’ils restent dans leur propre pays".
Afin
de permettre cette réforme, le pape François a nommé récemment un nouvel homme à la
tête du Secrétariat général du Synode des évêques : l’Italien Mgr Lorenzo Baldisseri.
Dans l’après-midi de lundi, le pape François s’est rendu au siège du Synode des évêques,
le long de la Via della Conciliazione qui mène au Vatican. Il a passé deux heures
avec les membres du Synode actuellement réunis à Rome et il y est retourné ce mardi
matin.
Besoin de temps
Plus largement, le cardinal Maradiaga
invite à ne pas s’attendre à ce que le travail de réforme de la curie, et l’écriture
d’une nouvelle constitution apostolique, n’aboutisse courant 2014. Cet exercice prendra
du temps, explique-t-il, et cette réforme sera préparée "avec ceux qui travaillent
dans la curie, avec des gens d’expérience". Pour le cardinal, en outre, il est trop
tôt pour dire comment sera définie l’éventuelle figure d’un "modérateur de la curie"
qu’avaient souhaité les cardinaux réunis avant le conclave de mars dernier. Il est
trop tôt, également, pour dire quels dicastères seront fusionnés, même s’il juge qu’un
tel processus est évident.
Alors que certains évoquent la nécessité d’un nouveau
concile, le cardinal hondurien assure qu’il y a "encore un grand travail à faire pour
assimiler Vatican II" et qu’un hypothétique Vatican III est encore très loin.
Concernant la réforme de l‘Institut pour les œuvres de religion (IOR), mais aussi
de l’Administration du patrimoine du siège apostolique (APSA), le cardinal Maradiaga
explique que la création d’une sorte de ‘ministère des finances’ du Vatican" a été
évoquée. Mais il affirme aussitôt que le Conseil des cardinaux attend les résultats
des deux commissions instituées par le pape au sujet du IOR et de l’ensemble des finances
vaticanes. (apic/imedia)
(Photo: le 14 juin dernier, réunion du Conseil
de la Secrétairerie Générale du Synode des évêques avec le Pape François)