Le Pape au clergé : "Rencontrons les gens et leurs vies au quotidien"
Après une matinée consacrée aux défavorisés, handicapés ou pauvres avec qui il aura
pris le repas de midi, et une messe célébrée en plein air sur le parvis de la basilique
d’Assise, l’après-midi du Pape François a débuté vers 14.30 par une visite à l’Eremo
dei Carceri, l’ermitage où Saint François allait se retirer pour prier dans les moments
difficiles. Un des lieux forts et symboliques de la spiritualité franciscaine, sur
les pentes du mont Subasio. Le Pape s’est recueilli de manière privée dans la cellule
de François, après avoir gagné l’ermitage à bord d’une Fiat Panda. Vendredi matin,
il avait prié déjà devant la tombe du Saint, dans la crypte de la basilique Saint-François.
Il y déposait des fleurs et offrait de l’huile pour la lampe votive qui est placée
sur le tombeau.
Le Pape, après la visite à l’ermitage, est ensuite revenu dans
le centre d’Assise où dans la cathédrale de Saint Rufin, le Pape a rencontré le clergé,
les religieux et les membres des conseils pastoraux du diocèse. Ecouter la Parole
de Dieu, cheminer ensemble, annoncer jusque dans les périphéries : voilà les trois
recommandations que leur a adressées le Pape. « L’Eglise c’est la communauté qui écoute
avec foi et avec amour le Seigneur qui parle », a déclaré François qui ajoutait que
« cheminer ensemble, c’est-à-dire faire synode, représente l’expérience la plus belle
que nous vivons ». S’adressant toujours au clergé, le Pape –« se mettant lui aussi
avec eux », rappelait l’importance de « collaborer, d’être unis, de reconnaître ses
erreurs et de demander pardon, mais aussi d’accepter les excuses des autres en pardonnant
». « Marcher ensemble sans fuites en avant, sans nostalgies du passé ! »
Sortir
des préjugés, des rigidités mentales ou pastorales
Le Pape en venait à
la troisième recommandation : la mission, « un élément que j’ai beaucoup vécu quand
j’étais à Buenos Aires, l’importance de sortir pour aller à la rencontre des autres,
dans les périphéries, qui sont des lieux, mais surtout des personnes, des situations
de vie ». « N’ayez pas peur de sortir, et d’aller à la rencontre de ces personnes,
de ces situations, ne vous laissez pas enfermer par les préjugés, par les habitudes,
la rigidité mentales ou pastorales ! » Et quittant son texte comme il en a l’habitude,
le Pape se permettait alors un autre conseil au clergé, celui d’éviter « les homélies
interminables, ennuyeuses, dans lesquelles on ne comprend rien ! »
N’oubliant
pas que parmi son auditoire se trouvait pas mal de monde des conseils pastoraux du
diocèse, le Pape, là encore en improvisant dans la bonne humeur, leur demandait :
« Qui d’entre vous connaît la date de son baptême ? » Et il recommandait dès lors
que les enfants sachent le jour où il ont été baptisés, car c’est le jour de leur
naissance comme fils de Dieu ». Le Pape insistait aussi sur le rôle primordial des
parents pour éduquer les enfants, mais à conditions « que leur conscience soit illuminée
par la Parole de Dieu ». Il insistait aussi pour que les « catéchistes soient inspirés
par cette même Parole de Dieu, et la transmettent, plutôt que les informations de
la télévision ». « Demandons-nous, a ajouté le Pape, quelle place tient la Parole
de Dieu dans nos vies de tous les jours. Suis-je au diapason avec Dieu ou sur les
idées à la mode, ou encore sur moi-même ? »