Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 06
octobre, 27ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc, 17,5-10 : "De
même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous
: Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que notre devoir. »
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le Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce jour nous propose de méditer sur la foi. Deux brèves paraboles mettent en lumière
trois dimensions essentielles : la croissance, l’humilité et une récompense bien ordonnée.
Tout d’abord, la foi est quantifiable et doit grandir. Une foi grosse comme
une graine de moutarde rend capable d’ordonner à un arbre d’aller se planter dans
la mer. C’est une image que Jésus prend. Une telle action – jeter un arbre dans la
mer – n’a pas d’intérêt et nulle part, dans les Évangiles, Jésus le fait. Ce que Jésus
enseigne est que la foi doit être agissante. Elle n’est pas un simple credo auquel
l’intelligence essaye d’adhérer. En ce sens, saint Paul parle dans l’Epître aux Galates
de la « foi opérant par la charité » (Ga 5,6). La foi doit donc se traduire par des
actes concrets. N’oublions pas que qui dit charité ne dit pas uniquement œuvres caritatives.
C’est aussi un acte de charité que de proclamer la Bonne Nouvelle du Salut à ceux
qui l’ignorent. C’est aussi un acte de charité de témoigner de la Vérité que Jésus
nous a enseignée. L’Évangile de ce jour nous montre donc, en premier lieu, que notre
foi doit se traduire en actes. Pardonner, servir, espérer, supporter, voici des exemples
d’actes que la foi nous permet d’accomplir avec la Grâce de Dieu. Ensuite,
Jésus nous enseigne que cette foi mise en acte ne doit pas conduire à l’orgueil. Lorsque
nous avons mené à bien la mission que Jésus nous a confiée, il convient de dire :
« Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc
17,10). La tentation de s’enorgueillir en raison des œuvres que nous faisons pour
le Royaume des Cieux est bien là. Parfois, même sans rien dire, nous pouvons nous
complaire dans une certaine autosatisfaction en pensant que finalement, nous sommes
la source même du bien que nous faisons. Il est temps alors de nous rappeler ce que
dit saint Jacques dans son Epître : « tout don excellent, toute donation parfaite
vient d’en haut et descend du Père des lumières » (Jc 1,17). C’est bien le Seigneur
qui donne au départ un ou des talents et c’est lui qui donne la force et la grâce
de les multiplier. Enfin, cet appel à l’humilité doit être bien compris.
Vouloir arriver humblement les mains vides devant le Seigneur ne signifie pas n’avoir
rien fait durant sa vie mais signifie plutôt reconnaître que Dieu en est la source.
Le fruit que le Seigneur donne de porter aura sa récompense dans le ciel. Dans l’Évangile
de ce jour, le maître dit clairement au serviteur qui rentre des champs : « Prépare-moi
à dîner », puis « Ensuite, tu pourras manger et boire à ton tour » (Lc 17,8). Le serviteur,
après le travail, mange et boit. En d’autres termes, il entre dans la joie du maître
car il a été fidèle. Il reçoit sa récompense dans le ciel pour son engagement à la
suite du Christ sur la terre. Saint Paul dit : « J’estime en effet que les souffrances
du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous »
(Rm 8,18). Le piège serait de rechercher une récompense dès ici-bas de la part des
hommes. A ceux qui agissent ainsi, Jésus dit clairement, par trois fois : « En vérité,
je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense » (Mt 6,2.5.16). En ce
dimanche, nous sommes donc invités à poser des actes de foi. Le Seigneur veut agir
ennous et par nous. Laissons-le faire, et, sans nous enorgueillir, réjouissons-nous
de la récompense qui nous attend dans le ciel : entrer dans sa joie !