Pacem in Terris au centre de trois jours de débats à Rome
Trois jours célébrant le cinquantenaire de l’encyclique Pacem In Terris du pape Jean
XXIII, publiée le 11 avril 1963, se tiennent à Rome ces 2-3 et 4 octobre à l’initiative
du Conseil pontifical Justice et Paix. Les participants - des personnalités religieuses,
des politologues, sociologues et économistes - réunis par groupes de travail, ont
entamé une réflexion autour de thèmes tels que : « La Réforme des Nations Unies à
la lumière de Pacem in Terris », « Dialogue interreligieux et persécutions des chrétiens
dans le monde » ou encore « Les conflits pour l’accès aux ressources ».
Autre
thème qui sera au centre des trois jours de discussions et de débats : le travail
comme bien fondamental notamment pour réaliser la paix. Une réflexion sera menée sur
« la justice sociale et les politiques sociales » et sur le rôle des universités pontificales
et catholiques vis-à-vis des nouvelles générations de catholiques engagés en politique.
Un rôle que le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et
Paix, a jugé capital. Les participants seront reçus en audience par le pape François
jeudi au Vatican.
Appel à un désarmement des âmes
Ces journées
ont été ouvertes mercredi matin par le cardinal Turkson. Elles avaient été présentées
en salle de presse du Saint-Siège jeudi dernier. Au cours de cette rencontre avec
les journalistes, le président du Conseil pontifical Justice et Paix, interpellé sur
les violences dont sont victimes les chrétiens, s’était exprimé en faveur d’une loi,
à l’ONU, l’Organisation des Nations Unies, contre la persécution des chrétiens. Il
s’était également attardé sur la force de cette encyclique, adressée à tous les hommes
de bonne volonté, publiée en pleine Guerre froide, sur sa vison prophétique et sur
les nouvelles menaces qui pèsent aujourd’hui sur la paix dans le monde.
Ce
cinquantenaire se tient dans un contexte particulier, marqué notamment par les conflits
au Proche-Orient et en particulier en Syrie. Mgr Toso, secrétaire du Conseil pontifical
Justice et Paix a invité à relire l’encyclique qui appelle à « un désarmement des
âmes, à l’instauration d’une confiance réciproque et surtout à la volonté de construire
un monde pacifique ». « Cette idée de construction d’un monde pacifique peut représenter
une perspective et constituer un plan stratégique à long terme pour reconstruire un
Etat de type démocratique fondé sur la liberté, sur une cohabitation pluraliste de
différentes ethnies et religions » a t-il affirmé.
Syrie et Iran
Répondant
aux questions des journalistes sur la crise syrienne, le président du Conseil pontifical
Justice et Paix avait, la semaine dernière, invité « à observer, à étudier les situations
dans les pays du Proche-Orient après la chute des dictateurs et notamment la situation
des chrétiens ». Il appelait également à vérifier ce que certains disent, à savoir
qu’il existe « un mouvement salafiste qui veut s’installer un peu partout avec l’appui
de certains pays arabes ». « Ce mouvement semble mettre un peu d’huile sur le feu
dans les tensions qui existent déjà entre chiites et sunnites ». « Si cette hypothèse
s’avère exacte, il faudrait reconsidérer la situation non seulement d’un point de
vue politique mais aussi d’un point de vue religieux ».
Interrogé également
sur les récentes déclarations du nouveau président iranien Hassan Rohani et notamment
concernant la condamnation de l’Holocauste, le cardinal Turkson avait estimé qu’il
n’y avait pas de raison de douter de la sincérité de ces propos. Déjà son élection,
avait-t-il souligné, a donné l’espoir d’un « printemps dans les relations entre l’Iran
et le reste du monde et surtout entre l’Iran et les Etats-Unis » mais avait-t-il précisé
« il faut voir si les actions correspondront aux paroles prononcées à l’ONU ».