Coup de théâtre en Italie : ce mercredi devait être le jour de vérité aussi bien pour
le gouvernement dirigé par Enrico Letta que pour Silvio Berlusconi, confronté à la
menace d’implosion de son parti le PDL. Après une matinée mouvementée, les sénateurs
ont finalement largement accordé leur confiance au gouvernement, renforçant du même
coup le président du conseil.
Ce mercredi matin, chaque camp comptait ses
soutiens et tous s’accordaient pour dire que le score serait serré. Après avoir officiellement
posé la question de confiance aux sénateurs, et les avoir appelés à voter en faveur
de la stabilité, Enrico Letta a écouté tous les chefs de groupes parlementaires prendre
position pour ou contre son gouvernement. Entre temps, le PDL, à l’issue d’une réunion
de groupe, annonçait qu’à l’unanimité il voterait contre la confiance alors que le
président du conseil pensait pouvoir s’appuyer sur la dissidence de quelques dizaines
de sénateurs de droite. Premier coup de théâtre.
Mais le véritable bouleversement
arriva quand Silvio Berlusconi en personne prit la parole pour annoncer la décision
du PDL : improvisant, le chef de file du centre-droit italien, a conclu son intervention
en disant qu’il voterait la confiance. C’est lui pourtant, qui avait ouvert la crise
samedi dernier en demandant à ses ministres de démissionner, plongeant l’Italie dans
l’inconnu.
Le vote qui s’en est suivi ne fut donc qu’une formalité et Enrico
Letta et son équipe ont ainsi pu bénéficier d’un large soutien le renforçant. En revanche,
les revirements constants de Silvio Berlusconi laissent perplexes plus d’un observateur.
Pour tenter de mieux comprendre ce qui s’est joué ce mercredi à Rome au Sénat, Manuella
Affejee a interrogé Marc Lazar, politologue et spécialiste de l’Italie :
Photo
: Enrico Letta faisant le V de la victoire à la chambre des députés mercredi 2 octobre
en plein débat sur la confiance au gouvernement