Le Pape :" Mieux vaut se mordre la langue, que de commérer "
Pas moins de 80 000 personnes Place Saint-Pierre ce mercredi matin pour l'audience
générale. Comme à son habitude, le Pape François a pris le temps d'un long parcours
en jeep découverte pour saluer la foule, avant de livrer sa catéchèse. Une réflexion
qui est centrée depuis plusieurs semaines sur l'Eglise et le Credo. Et en particulier,
ce mercredi, sur l'unité de l'Eglise universelle qui " compte plus de 3 000 diocèses
éparpillés sur tous les continents".
« Unité dans la foi, dans l’espérance,
dans la charité, unité des sacrements, dans le ministère ». Ce sont les piliers qui
soutiennent le grand édifice que représente l’Eglise catholique. L’Eglise est une
et indivisible. « Il n’y a pas une Eglise pour les Européens, une pour les Africains,
une pour les Américains, une pour les Asiatiques, une pour l’Océanie, elle est la
même pour tous » insiste François. Il prend ainsi l’exemple des Journées mondiales
de la Jeunesse qu’il a présidées au mois de juillet dernier. Ces journées sont un
exemple de partage des cultures : « on entendait parler toutes les langues, on voyait
des visages tous différents les uns des autres, les cultures se sont mélangées, et
pourtant – fait remarquer le Pape –il y avait une profonde unité, tous étaient unis
».
Nous avons tous besoin d'unité et de réconciliation
Le Pape
appelle à ne pas privatiser l’Eglise par pur égoïsme ou par manque de foi. Il interpelle
directement les fidèles : « quand vous entendez que de nombreux chrétiens souffrent
dans le monde, êtes-vous indifférents ou bien c’est comme si une personne de votre
famille souffrait ? » Le Pape appelle ainsi à prier pour les chrétiens qui sont persécutés,
ceux qu’il appelle ses frères et ses sœurs.
Dans un autre passage, il appele
surtout à faire taire les « bavardages » qui sont à la base des divisions. Les bavardages
blessent ! « Un chrétien avant de faire du commérage doit se mordre la langue, car
ainsi – explique le souverain pontife – sa langue gonfle et il ne peut plus parler,
il ne peut plus commérer ». Nous vivons une époque où tous avons besoin d’unité, de
réconciliation, de communion et l’Eglise est justement la maison de la communion.
Pour François, les vrais chemins de l’Eglise sont « l’humilité contre la vanité et
l’orgueil, la douceur, la magnanimité et l’amour pour conserver l’unité ».
Et
voici, ce que le Pape tenait à déclarer aux pèlerins de langue française:
"Chers
frères et sœurs, dans le Credo nous professons que l’Église est une et qu’elle est
en elle-même unité : unité dans la foi, dans l’espérance, dans la charité, dans les
sacrements et dans le ministère. Il est important que chacun regarde au-delà de soi-même,
pour se sentir Église, unique famille de Dieu. Dieu nous donne l’unité, mais nous
avons souvent de la peine à la vivre. Avec humilité, douceur et patience, cherchons
et construisons la communion, éduquons à la communion, dépassons les incompréhensions
et les divisions. Pour cela, la prière est importante, car c’est d’abord l’Esprit
Saint qui fait l’unité dans la diversité : il est le moteur de l’unité de l’Église."