2013-09-25 11:45:00

La Bretagne retrouve son église à Rome


Les Bretons ont retrouvé leur église à Rome : Saint-Yves des Bretons, rendue au culte en mai dernier, a retrouvé une nouvelle jeunesse après plusieurs années de restauration. Très endommagée par les ravages du temps, cette église, bâtie à la fin du XIXe sur le site d’une précédente église du XVe siècle, démolie pour cause de vétusté, a bénéficié d’une vaste mobilisation des pouvoirs publics français : d’une part, les Pieux établissements français de Rome, qui gère les cinq églises française de la ville des papes, et d’autre du conseil régional de Bretagne ainsi que de mécènes privés.

Cet engagement a permis de rendre tout son lustre à un symbole de la présence bretonne remontant au pape Nicolas V qui avait concédé au duché de Bretagne une église, un hôpital et un hospice pour accueillir les pèlerins bretons. Retour sur cette restauration avec Xavier Sartre RealAudioMP3

Une façade discrète, deux blasons de Bretagne encadrant le portail d’entrée. Saint-Yves des Bretons jouit d’une position privilégiée, au centre de Rome, non loin de Saint-Louis-des-Français et de la place Navone. Elle fut reconstruite à la fin du XIXe siècle. Or une église de cette période à Rome, c’est assez rare, d’où l’intérêt qu’elle représente du point de vue artistique pour la restauratrice Maria Gabriella De Monte.

« Elle a été entièrement décorée par le peintre Ludwig Seitz en 1881 qui a signé et daté. Voir une église à Rome complètement décorée en style du XIXe siècle est rare. On a plutôt des églises plus anciennes et donc avoir une église dans cet état de conservation est assez rare. »

Si la décoration de l’église est relativement récente, un peu plus d’un siècle, ce n’est pas pour autant que cela fut facile à restaurer.

« C’est plus simple de travailler sur les peintures a fresco, c’est-à-dire les affreschi. Quand on a comme ici des peintures sur un enduit sec, c’est plus difficile. On a des problèmes de conservation, de nettoyage, et c’est un peu plus compliqué. Ce qui a rendu les opérations de restauration plus difficiles. »

Cette restauration a été financée par les Pieux Etablissements de la France à Rome et à Lorette, propriétaire de l’église mais aussi avec le soutien du conseil régional de Bretagne qui depuis quelques années a décidé de venir en aide au patrimoine en Bretagne, bien sûr, mais aussi au patrimoine breton se situant hors de la région, mais à certaines conditions comme l’explique Maria Vadillo, vice-présidente chargée du tourisme et du patrimoine.

« Une des conditions, quand on aide un bâtiment à l’extérieur, c’est qu’il puisse y avoir un retour pour la Bretagne. Pour nous, le retour c’est le rayonnement de la Bretagne, c’est le fait que les Bretons qui se déplacent puissent trouver un accueil ici. L’autre condition était que ce bâtiment qu’on a aidé, ne reste pas fermé puisqu’à ce moment-là, il ne serait pas valorisé. »

Contribuer au rayonnement de la Bretagne dans le monde, c’est donc la raison pour laquelle la région a mis la main à la poche à hauteur de 60 000 euros, soit le quart du budget. Faire vivre l’église c’est aussi une condition requise, d’où ce projet encore dans les cartons.

« Il y a des niches qui ne sont pas décorées et en lien avec Mgr D’Ornellas, de l’archevêché de Rennes, il y a l’hypothèse de faire travailler des artistes bretons sous forme d’appel à projet et là on pourrait les accompagner, d’autant que le projet de restauration de Saint-Yves-des-Bretons a reçu pas mal de donations, donc de mécénat, et nous, le conseil régional, nous donnons une prime de 15 000 euros à ceux qui en plus, mobilisent un mécénat. Nous pourrons donc peut-être nous investir via cette prime ».

Saint-Yves des Bretons retrouve donc tout son lustre, mais surtout, sa vocation première : accueillir les pèlerins, en premier lieu les Bretons, et servir d’écrin pour des messes en français assurées par les prêtres de Saint-Louis-des-Français.








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