« Les Africains ont pris leurs responsabilités » en Centrafrique, selon le ministre
français de la Défense
Entretien – De passage à Rome, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de
la Défense a accepté de répondre à quelques questions de Radio Vatican sur le Mali
et la République centrafricaine. Il confirme que l’engagement de l’armée française
va diminuer dans les prochaines semaines au Mali mais qu’environ un millier d’hommes
va rester sur place comme force de « dissuasion » mais aussi pour former la nouvelle
armée malienne.
Le ministre se montre satisfait de l’évolution de la situation
dans le pays : « quand on se reporte au mois de janvier, ce pays était à la fois disloqué,
meurtri et soumis à une pression dramatique des djihadistes, qui menaçaient même l’indépendance
de ce pays. L’intervention française, soutenue par des forces africaines, et bénéficiant
de soutiens européens, a permis au Mali de retrouver son intégrité territoriale. »
L’armée
française restera au Mali
Jean-Yves Le Drian souligne aussi le contre-point
de cette intervention armée : le retour à la démocratie et à un gouvernement légitimement
élu. « Mais beaucoup reste à faire » reconnait-il, notamment dans le domaine sécuritaire.
« Les forces françaises resteront » sur place même si leur nombre diminuera, passant
de 3200 actuellement à « un millier dans quelques semaines ». « Il faut garder une
présence dissuasive qui sera une force d’intervention le cas échéant » précise le
ministre.
La balle est cependant maintenant dans le camp du nouveau président
du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, élu cet été. Il doit reconstruire l’Etat, relever
l’économie et réconcilier le pays. « C’est une tâche difficile pour laquelle la France,
et l’Union européenne, aideront pour que cette reconstruction du Mali soit un exemple
et une référence pour l’Afrique ».
Les Africains en première ligne en Centrafrique
Autre
pays africain au cœur des préoccupations du gouvernement français, la République centrafricaine.
Le ministre de la Défense assure que la France sera aux côtés des Centrafricains pour
« remettre la paix dans le pays ». « Pour cela, la première responsabilité incombe
aux Africains et en particulier aux pays de la zone qui ont fait savoir au président
François Hollande qu’ils étaient favorables à ce que la mission africaine, la MISCA
soit activée pour rétablir la sérénité, l’ordre et la sécurité minimum et pour permettre
ensuite une transition démocratique », confie Jean-Yves Le Drian. « La France aidera
» les Centrafricains mais les modalités d’action n’ont pas encore été précisées par
le gouvernement français.
Le ministre de la Défense tient à préciser que dans
ce dossier « la France agira en soutien et pas en avant-poste parce que les Africains
ont pris leurs responsabilités ».
Jean-Yves Le Drian, ministre français
de la Défense, au micro de Xavier Sartre
Photo :
Jean-Yves Le Drian le 22 septembre à Gao au Mali passant en revue les troupes françaises
de l'opération Serval