Le voyage du Pape François à Cagliari, dimanche dernier, s’annonçait avant tout comme
une visite émotionnelle, mariale, personnelle, en raison des liens entre le sanctuaire
de Notre Dame de Bonaria, patronne de la Sardaigne, et le nom de la ville natale du
pape Bergoglio, Buenos Aires. Mais les prises de parole de François, sur les questions
sociales notamment, ont donné une autre teinte à ce voyage pastoral. Avec passion
et fermeté, le pape argentin a fustigé l’idolâtrie de l’argent comme socle d’un système
économique injuste et oppressif ; et d’enjoindre les foules à se rebeller contre les
idéologies aliénantes et immorales, et à lutter contre les inégalités. François
ne s’en cache pas : les priorités de son pontificat seront sociales. Les défis économiques,
politiques, culturels et sociaux de ce monde sont nombreux, et l’Eglise entend faire
entendre sa voix. Prendre la défense des plus faibles et des opprimés, rappeler les
dirigeants à leurs devoirs, travailler à l’instauration d’une société plus évangélique
: voilà donc la mission de l’Eglise, telle que la conçoit François.
L’analyse
de Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire La Vie, interrogé
par Manuella Affejee.