Le double attentat-suicide de dimanche devant une église anglicane de Peshawar a provoqué
la colère des chrétiens pakistanais. Des centaines de chrétiens ont manifesté ce
lundi dans les principales villes du pays, Karachi, Faisalabad, Lahore et Peshawar
pour demander des mesures de protection. Plus de 500 personnes se sont rassemblées
devant l’assemblée du Penjab, exigeant la justice.
Devant l’église de Tous
les saints, cible du carnage (au moins 81 morts selon un dernier bilan, lundi après-midi)
200 personnes se sont également réunies pour faire part de leur colère, en particulier
contre le Mouvement du Pakistan pour la Justice, parti à la tête du gouvernement local.
Une situation qui empire
« C’est un désastre, mais un désastre
qui était annoncé dans un pays qui ne fait rien pour nous » s’est désolé Shamim Mehmood
Masih. Interrogé par le quotidien italien Corriere della Sera, ce journaliste chrétien
de 37 ans raconte que la situation des chrétiens pakistanais empire, en particulier
dans les villes du Nord du pays. Même dans la capitale, Islamabad, les tensions sont
présentes, et les discriminations qui touchent la communauté chrétienne sont quotidiennes,
note t-il. Le journaliste estime que la seule solution est de « briser le mur du
silence » qui règne dans la communauté internationale à propos du sort des chrétiens
pakistanais.
La discrimination des chrétiens au Pakistan est une réalité
complexe et bien connue du père Maximil Tambyapin, missionnaire spiritain. Il
vit dans le pays depuis 5 ans. Des propos recueillis
par Manuella Affejee
Ce mardi, une marche de protestation est prévue à Londres
qui partira de l’ambassade du Pakistan pour rejoindre le 10 Downing Street, la résidence
du premier ministre. L’Église du Pakistan a décrété trois jours de deuil. Les écoles
chrétiennes resteront fermées et en signe de solidarité avec les victimes, la Caritas
locale a annoncé qu’elle fermait également ses structures pendant cette période. (Avec
agences)
(Photo: manifestations de chrétiens ce lundi à Peshawar)