2013-09-22 20:33:09

Le pape François appelle à lutter contre l'idolâtrie de l'argent


Le pape François a passé la journée de dimanche à Cagliari, en Sardaigne, une visite de 10h, ponctuée de nombreuses rencontres, dominée par les questions sociales, suivie par des dizaines de milliers de fidèles. Le Souverain Pontife a célébré la messe en plein air, au pied du sanctuaire de Notre Dame de Bonaria dont vient le nom de sa ville natale, Buenos Aires. Il s’est adressé au monde du travail, dans cette région durement touchée par le chômage ; il a rencontré les malades, les détenus, le monde la culture, les jeunes.

C’était son deuxième déplacement en Italie, après Lampedusa début juillet. Après Lampedusa, une autre île: la Sardaigne : après le drame des immigrés, l’atteinte à la dignité humaine que constitue le chômage. Ovationné par une foule émue jusqu’aux larmes, le pape François a appelé à la solidarité et à plus de fraternité se livrant à une critique sévère du système économique mondial, un système idolâtre, injuste, immoral qui a érigé l’argent en maître et qui pénalise les couches les plus faibles de la société.

Le Pape incite à la révolte contre un système qui fait du mal

Tout au long de la journée, le Saint-Père est sorti plusieurs fois de son texte pour dire sa sollicitude et interpeller les responsables. S’exprimant avec passion, parfois avec colère, il a fustigé les dirigeants politiques qui ne trouvent pas de solutions à la crise actuelle. Il a lancé une mise en garde contre les bonimenteurs avides qui promettent des illusions. Mais il a fait encore plus en incitant ses auditeurs à se rebeller contre ce système globalisé qui cause tant de souffrance et à ne pas avoir peur de réclamer du travail à grands cris.

Dans la soirée, devant le monde de la culture, il devait reconnaître pour la première fois que nous vivons une crise sans précédent, dangereuse pour l’humanité. Elle est - dit-il - économique et financière, mais aussi écologique, éducative et morale. Il faut fuir le pessimisme tout autant que la résignation et chercher de nouveaux chemins. Selon le Pape, il y a des jeunes politiques qu’il faudrait écouter. Et quand il a parlé de la charité, il a condamné sévèrement ceux qui s’en servent pour se montrer ou servir leurs intérêts. Ils commettent un péché. La charité n’est pas une forme d’assistanat pour se donner bonne conscience, c’est un choix de vie.

Et avant de repartir pour Rome dans la soirée, le pape François a appelé les jeunes à construire un monde meilleur, un monde de paix et à fuir les marchands de mort qui profitent de leur désespoir. A Cagliari, le premier pape américain de l'histoire a montré combien les questions sociales lui tenaient à cœur. Ses prises de parole fortes feront date.
Romilda Ferrauto

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