2013-09-22 16:15:46

Le Pape : « Là où il n’y a pas de travail, il n’y a pas de dignité !»


Le pape François a présidé dimanche une rencontre émouvante et forte avec le monde du travail, à Cagliari. Devant des ouvriers, des entrepreneurs et des chômeurs, le pape a dénoncé avec force un système économique au centre duquel se trouve une idole, qui s’appelle l’argent, responsable de la crise que connaît le monde.
François a d’abord écouté les témoignages souvent poignants d’un ouvrier au chômage, d’un entrepreneur et d’un berger. Puis il a commencé à prononcer quelques phrases du discours préparé pour l’occasion avant de faire part de son expérience personnelle de la souffrance liée au manque de travail. Le pape a alors raconté l’expérience de ses parents qui avaient tout perdu et comment il avait entendu parler de cette souffrance à la maison.

Le monde est devenu idolâtre du Dieu de l’argent

Continuant à improviser, le pape a ensuite établi un lien entre ses 2 premières visites pastorales en Italie, sur 2 îles. Il a d’abord confié avoir vu à Lampedusa, au Sud de l’Italie, début juillet, lors de sa rencontre avec les candidats à l’immigration qui débarquent sur le continent européen, la souffrance de tant de gens qui cherchent pain, dignité et santé en risquant leur vie.
Cette fois-ci, au Sud de la Sardaigne, le pape François a souhaité dénoncer avec force la souffrance provoquée par le manque de travail qui conduit à se sentir sans dignité. « Là où il n’y a pas de travail, il n’y a pas de dignité ! », a alors lancé le pape, salué par des applaudissements.
Avec plus de force encore, le pape a alors assuré que le chômage n’était pas seulement un problème de la Sardaigne, ni de l’Italie ou de certains pays d’Europe, mais la conséquence d’un choix mondial, d’un système économique qui conduit à cette tragédie. Et le souverain pontife de dénoncer un système économique au centre duquel se trouve une idole, qui s’appelle l’argent.
Dieu, a expliqué aussitôt le pape, a voulu qu’il n’y ait pas une idole au centre du monde, mais l’homme et la femme qui, avec leur travail, font avancer le monde. Le monde est devenu idolâtre du Dieu de l’argent !, a encore insisté le pape François avant de déplorer que ce soient l’argent qui commande.

Ne vous laissez pas voler votre espérance !

Dans ce monde, a-t-il poursuivi, il n’y a pas de place pour les personnes âgées qui subissent ainsi une euthanasie cachée, et pour les jeunes qui tombent eux aussi, car ils ne trouvent pas de travail et de dignité. Le pape François a dénoncé la culture du rejet qui écarte les jeunes comme les anciens.
Courage, a répété le pape François à plusieurs reprises en précisant cependant qu’il ne voulait pas être comme un employé de l’Eglise qui propose une belle parole et puis s’en va. Ne vous laissez pas voler votre espérance !, a-t-il encore demandé.

Prière du pape pour le travail

Le pape a terminé son intervention par une prière improvisée, dans un silence impressionnant, sous les yeux de nombreux ouvriers coiffés d’un casque de chantier ou en tenue de travail. Il a conclu cette prière en demandant au Seigneur d’aider les hommes à lutter pour le travail.
En souriant, le pape François a ensuite reconnu qu’il était largement sorti de son texte et a renoncé à lire le discours dans lequel, déjà, il dénonçait le travail inhumain et qui rend esclave. Dans ce texte, il assurait en outre que la crise actuelle n’était pas seulement économique mais aussi éthique, spirituelle et humaine. Il expliquait enfin qu’à sa racine se trouvait une trahison du bien commun, de la part des individus comme des groupes de pouvoir.







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