Le Vatican souhaite une Charte universelle des droits de la famille
Le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, a tenu vendredi
une conférence sur le thème de la famille actuellement en cours au Vatican. Selon
le chef de dicastère, il n’est pas possible que la pensée juridique d’inspiration
catholique soit négligée par de nombreux pays et organisations internationales. “Nous
savons tous à quel point les procédés législatifs sont de fait dénaturés par des préjugés
idéologiques ou par des lobbies qui recherchent leur intérêt propre“, a déclaré le
prélat, invitant dès lors à porter le niveau culturel du débat dans la sphère du droit
de la famille. Et de souhaiter, comme l’avait fait Jean-Paul II, l’existence d’une
"Charte universelle des droits de la famille" semblable à celle des droits de l’homme
ou de l’enfant.
La famille est le lieu de la liberté
La pensée
dominante actuelle concernant la famille insiste trop sur le « je », au détriment
du sens commun, du « nous », a constaté Mgr Paglia. Helen Alvaré, professeure de droit
aux Etats-Unis participant à la conférence, a partagé le point de vue du chef de dicastère.
Selon elle, le législateur, particulièrement en Occident, est focalisé sur les droits
individuels de la femme, comme celui à l’avortement, et nourrit une véritable obsession
concernant “l’expressionnisme sexuel“. Helen Alvaré a alors regretté que le législateur
ne parvienne pas “à voir que la famille est le lieu de la liberté“. Et de dénoncer
en particulier la théorie du "gender" qui, en réalité, ne respecte pas les souhaits
des femmes“.
Dialoguer sur les valeurs anthropologiques de la doctrine chrétienne Egalement
présent devant la presse, le président du Conseil pontifical pour les textes législatifs,
le cardinal Francesco Coccopalmerio, a estimé que la culture actuelle avait "désassemblé
les pierres de l’édifice“ que constituait autrefois la famille. Pour remédier à cette
situation, le haut prélat a préconisé de “dialoguer sur les valeurs anthropologiques
de la doctrine chrétienne“, dont certains contenus sont partageables par tous, en
particulier par le législateur. Dans ce contexte, des organisations telles que l’Union
des juristes catholiques italiens, coorganisateur de la conférence, ont un rôle providentiel
à jouer et peuvent être “un pont entre les droits de la famille et la culture actuelle“.