Philippines : le MNLF retient encore des civils en otage
Aux Philippines, l'armée exhorte les rebelles indépendantistes du MNLF à se rendre
et poursuit en attendant ses opérations contre les insurgés musulmans qui ont tenté,
le 9 septembre dernier, de prendre d’assaut la grande ville de Zamboanga sur l’île
de Mindanao au sud du pays.
Le porte-parole de l’armée assure que les militaires
mobilisés poursuivront leurs opérations ciblées jusqu'à ce que les derniers des 200
combattants, aujourd’hui retranchés dans quelques villages aux alentours de la ville,
soient neutralisés, « soit en étant tués ou capturés, soit parce qu'ils se seront
rendus ».
Depuis le 9 septembre, les combats ont fait plus de cent morts :
86 membres du Front moro de libération nationale, 14 militaires et 4 civils. C’est
d’ailleurs la crainte de tuer des innocents qui empêchent l’armée d’attaquer massivement
les insurgés indépendantistes qui se servent encore de plusieurs dizaines de personnes
comme « bouclier humain » pour négocier leur retour chez eux, dans les îles de Sulu
ou de Palawan.
Mais qui sont ces rebelles du MNLF, menés par Nur Misuari, et
que cherchaient-ils à obtenir en attaquant la ville de Zamboanga ? François Xavier
Bonnet est géographe et chercheur à l’IRASEC, l’Institut de Recherche sur l'Asie du
Sud-Est Contemporaine
Le
MNLF s'estime marginalisé par les négociations en cours entre le gouvernement et les
groupes séparatistes, en vue de créer une région autonome -- et non indépendante --
dans le sud des Philippines, une région majoritairement musulmane dans le plus grand
pays catholique d'Asie.
L’île de Mindanao dispose d'importantes ressources
naturelles mais est une des régions les plus déshéritées de ce pays déjà pauvre en
raison de décennies de violences. On estime que plusieurs zones de l'île échappent
de fait au contrôle de l'Etat.
(Photo: des otages secourus par l'armée philippine
à Zamboanga)