Syrie : l'ONU publie un rapport "qui donne le frisson"
Les Occidentaux poursuivent leurs efforts diplomatiques afin d’obtenir une résolution
sur les armes chimiques à l’ONU. A Moscou, le ministre français des Affaires étrangères,
Laurent Fabius, tentera ce mardi de convaincre son homologue russe, Sergueï Lavrov,
d’inscrire « le fameux chapitre 7 », celui qui autorise le recours à la force en
dernier ressort, dans le texte onusien. A Washington, le chef de la diplomatie américaine,
John Kerry, a lui rencontré son homologue chinois, Wang Yi, pour éviter un 4ème
veto sur le dossier syrien.
Nouvel argument pour les occidentaux
Lundi,
Etats-Unis, France et Grande-Bretagne ont trouvé un nouvel argument pour défendre
leur projet de résolution : le rapport publié par les Nations-Unies sur le massacre
du 21 août dernier. Un rapport dont la lecture « donne des frissons » a affirmé Ban
Ki Moon, le secrétaire général des Nations-Unies.
Ce rapport de 5 pages est
le fruit de l’enquête menée en Syrie par les experts de l’ONU à la fin du mois d’août
du 26 au 29 août. A l’origine, ils devaient visiter trois sites présumés d’attaques
à l’arme chimique, mais le massacre du 21 août changea tout. L’équipe a passé quatre
jours dans la banlieue sud et ouest de Damas. Bénéficiant d’un cessez le feu de 5
heures par jour, ils ont pu interroger les premières personnes à être arrivées sur
le lieux de l’attaque. Les secouristes ont découvert des « personnes gisant au sol,
certains étaient déjà morts, sans aucune blessures apparentes ». Les experts onusiens
ont entendu des médecins, 9 infirmières et surtout 50 survivants tous ont décrit des
« tirs d’artilleries suivi d’une gamme de symptômes » : essoufflement, perte de connaissance,
nausées, troubles oculaires.
Des preuves formelles d’exposition au sarin
Des
examens médicaux réalisés sur 34 Syriens constituent « des preuves formelles d’exposition
au sarin » affirme le rapport. Autre certitude pour les experts : des roquettes sol
-sol ont été utilisés comme vecteur de diffusion. Mais à qui appartenait ces armes
? Le secrétaire général de l’ONU a réclamé « des comptes » aux responsables de ce
« crime de guerre », mais sans les nommer. Ce n’était d’ailleurs pas ce pourquoi le
rapport était mandaté. Mais pour Paris, Washington et Londres, cela ne fait aucun
doute : le régime de Bachar al-Assad a une « responsabilité extrêmement claire » dans
ce massacre.