Suite à la dispersion violente d'une manifestation pacifique de catholiques le 4 septembre
dernier à My Yen, près de Vinh, dans le nord du Vietnam, la communauté catholique
et des représentants d'autres religions ont exprimé leur solidarité avec les paroissiens.
Ils se sont également indignés des mensonges diffusés par la presse officielle qui
fait porter la responsabilité des violences aux manifestants.
Suite aux événements
de My Yen, une lettre de l’évêque de Vinh, Mgr Nguyen Thai Hop, a été lue dans les
quelque 200 églises du diocèse selon Eglises d'Asie (EDA), l'agence d'information
des Missions Etrangères de Paris. La missive résumait sobrement les faits et proposait
aux fidèles de célébrer une messe et de participer à une assemblée de prière aux intentions
des deux paroissiens prisonniers et des victimes de la violence policière.
Le
4 septembre, à My Yen, les forces de l'ordre vietnamiennes ont dispersé de façon violente
une manifestation pacifique de fidèles catholiques. Les 300 protestataires, qui demandaient
la libération de deux de leurs coreligionnaires arrêtés en juin, ont essuyé des tirs
à balles réelles et des coups de matraques électriques. Des dizaines de fidèles ont
été hospitalisés, certains dans un état grave.
Mensonges des médias officiels
L'évêque
a également protesté vigoureusement contre la version des événements diffusée par
les médias officiels, dirigés par le gouvernement d'Hanoï. L’ensemble des journaux
et des médias audiovisuels gouvernementaux ont rejeté tous les torts sur les catholiques
du lieu, accusés de fanatisme. Rassemblés devant le comité populaire communal, les
paroissiens auraient, selon les médias, cherché querelle aux cadres et aux personnes
entourant la manifestation. Ils leur auraient jeté des pierres et les auraient agressés
de diverses manières. La charge de la police contre le rassemblement n’aurait été
qu’une riposte à ces provocations.
Des représentants des autres religions du
Vietnam se sont joints aux protestations catholiques. Le 10 septembre, une lettre
ouverte signée des dignitaires du protestantisme, du caodaïsme et du bouddhisme Hoa
Hao, dénonçait l’attitude des autorités et affirmait sa solidarité avec la communauté
catholique de My Yen. (avec EDA et APIC)