Commentaire de l'Evangile du dimanche 15 septembre
Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 15
septembre, 24ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon saint Luc 15, 1-32
: « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Ecoutez
le Père Pascal Montavit
"En ce
dimanche, nous méditons sur trois paraboles qui expriment la Miséricorde de Dieu.
La première parle d’une brebis perdue, la seconde d’une drachme perdue et la dernière
du fils perdu. Voyons comment chacun de ces passages apporte un éclairage spécifique
au pardon que le Seigneur accorde aux hommes. Dans la première parabole, Jésus
parle d’un berger qui laisse ses quatre-vingt dix-neuf brebis, seules, dans le désert
afin de retrouver l’unique qui est perdue. Lorsqu’il la retrouve, il la prend sur
ses épaules, rentre chez lui et appelle ses amis pour se réjouir. En premier lieu,
force est de reconnaître que ce berger est imprudent : laisser quatre-vingt dix-neuf
brebis dans le désert, c’est les exposer à tous les dangers. Elles peuvent se perdre
ou être attaquées. Pourtant le berger leur fait confiance. De même, Jésus nous fait
confiance lorsque nous traversons certains déserts de notre vie. Dieu met sa confiance
en nous. Notons aussi que Jésus porte sur ses épaules la brebis égarée et retrouvée.
Celle-ci n’est certainement plus capable de marcher. Elle est épuisée ou s’est blessée.
Lorsque nous nous éloignons de Jésus, c’est lui qui vient nous chercher et nous ramène.
C’est lui qui nous porte. La seconde parabole propose une histoire semblable à
celle de la première. Ce n’est plus cependant une brebis mais une drachme qui est
perdue. C’est en éclairant et en balayant la maison que la femme retrouve sa drachme.
Par une lecture symbolique, il est possible de dire que la lumière et la purification
accompagnent le chemin de celui qui retourne vers le Christ. Là encore, la joie caractérise
la parabole : « il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui
se convertit » (Lc 15,10). Enfin, la dernière parabole est celle du fils prodigue.
Lorsque le cadet veut partir, le père ne le retient pas. Dieu laisse les hommes libres.
Cette liberté nous conduit parfois à rejeter, à abandonner celui qui est pourtant
notre Créateur. Plus surprenant encore, le Père laisse son fils s’en aller en emportant
avec lui sa part d’héritage. C’est déjà un effet de l’Amour Miséricordieux de Dieu
que de laisser les hommes user des biens de ce monde au point de croire qu’ils en
sont les uniques propriétaires. Dieu ne nous retient pas en gardant pour lui les bienfaits
de sa Création. Au contraire, la création nous est confiée. Le passage clé de cette
parabole se situe au moment où le fils prodigue commence à réfléchir à sa vie. L’Évangile
dit : « Rentrant alors en lui-même» (Lc 15,17). Le fils cadet entre en lui-même. Il
ne regarde plus ce qui est extérieur, les plaisirs que le monde peut lui offrir, mais
il se regarde lui…et là, il comprend la misère de sa situation. Il se rappelle son
père et décide de retourner vers lui. Le fils prodigue se reconnaît pécheur. Toutefois,
s’il retourne vers son père, c’est parce qu’il a faim ! Cette attitude contraste avec
celle du père qui, l’apercevant, est saisi de pitié, court vers lui se jeter à son
cou et le couvre de baisers. Et cela avant même que le fils ait pu dire quoi que ce
soit. Tant d’affection manifestée à un fils sur le retour ne manque pas d’étonner.
Et pourtant, un tel déséquilibre manifeste bien la Miséricorde du Seigneur pour nous.
Il suffit que nous rentrions en nous-mêmes et que nous décidions de retourner vers
le Seigneur pour que le Christ nous accueille à bras ouverts. Cela dit, le fils prodigue
a encore un long chemin à faire. Il lui faudra apprendre qu’il est plus important
de retourner chez son père par amour que parce que la faim le tenaille. En ce
dimanche, rentrons, nous aussi, en nous-mêmes afin d’y retrouver le Seigneur et recourons
sans crainte à sa Miséricorde"