La proposition russe de contrôle des armes chimiques syriennes, avancée lundi, semble
avoir changé la donne : le président américain Barak Obama a reporté le vote du Congrès
donnant le feu vert à une intervention. L’Iran et la Chine applaudissent la proposition
de Moscou. La Syrie a elle « déjà donné son accord » à la proposition russe, a déclaré
mardi à Moscou le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, selon les
agences russes. Ban Ki-moon a saisi au bond cette proposition russe de placer
les armes chimiques syriennes sous contrôle international. Le secrétaire général de
l’ONU veut que les armes chimiques en Syrie soient saisies et détruites et a annoncé
vouloir en faire la demande au Conseil de sécurité. L'administration américaine
s'est livrée depuis dix jours à une opération de grande envergure pour convaincre
les élus mais aussi l'opinion publique, de soutenir une opération militaire « limitée
» en Syrie en réaction à une attaque chimique le 21 août dernier près de Damas, qui
a fait 1.429 morts selon le renseignement américain. La Russie, allié indéfectible
du régime de Damas, espère que sa proposition permettra d'éviter d'éventuelles frappes
américaines contre la Syrie. Selon Philippe Migault, chercheur à l’IRIS spécialiste
de la politique de défense russe, Moscou a incontestablement gagné des points sur
la scène internationale. Des propos recueillis par Olivier Bonnel (Photo : explosions
à Damas)