Le pape François à la rencontre des réfugiés du Centre Astalli de Rome
Le Saint-Père a visité le Centre Astalli de Rome. Il avait été invité par le père
Giovanni La Manna. Il s’agit d’une visite strictement « privée ». Administré par le
service des jésuites pour les réfugiés (JRS), ce centre, fondé en 1981, est devenu
une référence à Rome et en Italie. 450 personnes sont prises en charge chaque jour.
Après son déplacement sur l’île de Lampedusa le 8 juillet dernier, la visite du pape
François au centre Astalli s’inscrit dans une démarche de dénonciation de la « mondialisation
de l’indifférence » sur la question des réfugiés. Retour sur le rôle du JRS situé
en plein cœur de Rome avec Thomas Chabolle.
Chaque jour,
au moins 450 personnes viennent trouver de quoi manger auprès de cette structure.
Les migrants proviennent principalement d’Afrique et du Proche-Orient. En ce moment,
de plus en plus de Syriens et d’Egyptiens, notamment des chrétiens coptes, font partie
des personnes accueillies. Ils fuient les violences de la guerre, la famine et les
persécutions dont ils sont victimes. Pour le père La Manna, directeur du centre, cette
visite va permettre de redonner espoir aux réfugiés.
« Le premier fruit
de cette rencontre est l’expérience humaine, spirituelle, qui vise à garder intact
l’espoir des réfugiés d’avoir une vie pleine de paix et de sérénité. Mais c’est aussi
un signal pour ceux qui ont la responsabilité de gouverner nos pays, de ramener la
paix dans les pays de provenance des réfugiés. Enfin cette visite est aussi une façon
de garder l’enthousiasme d’être au service des pauvres ».
Depuis 1981,
le centre Astalli offre aux réfugiés des soins de santé, une assistance psychologique
et légale, des repas, des douches. La plupart des immigrés qui s’adressent au centre
sont des musulmans et les volontaires les aident conformément à l’Evangile, sans distinction
de race, de langue et de religion. Leur histoire est souvent tragique, souligne le
père La Manna. Il y a aussi des femmes qui ont fui une situation familiale dramatique.
Les réfugiés auront ainsi l’occasion de raconter leur expérience personnelle au Saint-Père.
« Chacun a la possibilité de raconter au Pape ce qu’il a vécu en arrivant à
Rome. Une histoire différente de la première arrivée en Italie, celle à Lampedusa.
Sur l’île sicilienne les réfugiés arrivent avec le bonheur d’être sains et saufs,
avec l’espoir de changer de vie, d’avoir une vie meilleure. Cette expérience à Rome
se fait cependant dans un contexte difficile. Notre devoir est donc de faciliter cette
deuxième arrivée pour les réfugiés ».
Dans son rapport 2013, présenté le
9 avril, le centre d’accueil a indiqué que les demandes d’asile avaient baissé mais
que la distribution des repas restait la même. L’année dernière 21.000 personnes ont
été accueillies par le centre de Rome, et 34.000 dans les autres centres du territoire.
L’Italie fait face toute l’année à des arrivées massives d’immigrés sur ses côtes
et l’État peine à répondre aux besoins de tous les réfugiés.