Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 8 septembre,
23ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon saint Luc 14, 25 - 33 : "Celui
qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple"
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le Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce dimanche nous donne de méditer sur l’exigence de la condition de disciple. Comme
une grande foule suit Jésus, celui-ci se retourne et dit : « Si quelqu’un vient à
moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas
sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple » (Lc 14,26-27).
Jésus appelle donc à une grande radicalité dans notre choix, à le mettre à la
première place. Nous sommes appelés à renoncer à tout, jusqu’à notre propre vie afin
de porter notre croix. Une telle exigence pourrait nous décourager. Qui peut en effet
prétendre correspondre à une telle radicalité ? Ce discours absolu que prononce Jésus
ne doit toutefois pas nous faire perdre de vue sa propre attitude vis-à-vis de ses
disciples. En relisant l’Évangile, du début jusqu’à la fin, il est clair que lorsque
les Apôtres commencent à suivre Jésus, ils ne comprennent pas grand-chose. L’Évangéliste
Marc raconte même cette épisode où Jésus marche sur les eaux après la multiplication
des pains, et il conclut : « Les disciples étaient intérieurement au comble de la
stupeur, car ils n’avaient pas compris le miracle des pains, mais leur esprit était
bouché » (Mc 6,52). Au moment de la Passion, les disciples s’enfuient. Pierre
prend même l’épée puis renie son Maître. Jésus ne les accable pas pour autant. Bien
au contraire, il leur donne rendez-vous en Galilée pour leur apparaître puis il les
fortifie par le don de l’Esprit Saint au jour de Pentecôte. Il est donc important
de réaliser qu’en tant que Chrétien, nous visons un idéal. Lorsque nous mesurons la
distance qui nous sépare de celui-ci, ne nous découragerons pas mais disons-nous que
nous sommes en chemin et que, petit à petit, avec la Grâce de Dieu, nous nous rapprochons
de notre Maître. Ensuite, Jésus raconte deux histoires pour montrer l’importance
de calculer la dépense avant de s’engager. Celui qui veut bâtir une tour doit s’assurer
qu’il a de quoi aller jusqu’au bout, sinon tous se moqueront de lui. De même, celui
qui part en guerre doit vérifier que son armée est en mesure de vaincre l’armée ennemie.
Si tel n’est pas le cas, il est préférable d’envoyer une délégation pour demander
la paix. L’idéal que nous poursuivons, nous le connaissons. Il s’agit de suivre
le Christ en portant fidèlement, jour après jour, notre croix. Pour y arriver, il
nous faut être prévoyant, c'est-à-dire savoir puiser à l’unique source qui nous permettra
de tenir jusqu’au bout. La radicalité à laquelle le Seigneur nous appelle ne peut
être réellement vécue que par la prière. C’est là que Jésus nous communique sa grâce.
Ne pas prier serait vouloir construire une tour sans avoir les moyens de la terminer.
En ce dimanche, descendons dans notre cœur pour retrouver celui qui y est toujours
présent et qui nous attend.