L'appel du Pape à prier pour la paix en Syrie largement relayé en France
L’appel du Pape à prier samedi pour la paix au Moyen Orient et en Syrie en particulier
a eu un très large écho, quels que soient les continents. Au Moyen Orient bien sûr,
mais aussi en Asie ou en Amérique Latine, de nombreux croyants ou non devraient se
réunir en vue de prier pour la paix. En France l’initiative du pape a été très
relayée dans de nombreux diocèses, où des messes, des marches et des temps de prière
seront organisés. Mgr Podvin, porte-parole de la conférence des évêques de France
revient sur cet enthousiasme et l’importance de répondre à cet appel, il est interrogé
par Manuella Affejee :
Les catholiques
français ont réservé un « accueil très favorable et de profonde émotion », à l’appel
du pape François. Mgr Podvin se dit d’ailleurs « très frappé par le nombre d’initiatives
qui se prennent pour être en communion avec le St Père » dans les diocèses de France,
en cette journée de jeûne et de prière, du samedi 7 septembre. Les vibrantes paroles
du pape en faveur de la paix ont touché les cœurs, et les catholiques « apprécient
beaucoup qu’une occasion leur soit donnée pour faire le point, dans la prière, devant
une question aussi grave ».
Les catholiques conscients de la gravité de
la situation
Une occasion d’autant plus bienvenue que la France se trouve
en première ligne, aux côtés des Etats-Unis, pour défendre l’option militaire contre
le régime de Bachar El-Assad. Un débat parlementaire s’est tenu jeudi dernier, dans
l’hémicyclique de l’Assemblée nationale, sans toutefois qu’un vote soit organisé.
Un choix regrettable pour Mgr Podvin. « Une situation aussi grave demande un soutien
des citoyens, une consultation », observe-t-il, précisant qu’il y avait une réelle
attente des Français à ce sujet.
« Ce qui est à dire, prend soin d’ajouter
Mgr Podvin, c’est que les catholiques ne chercheront jamais à compliquer les choses
». Conscients de la complexité de la situation, « ils ne jugent pas leurs dirigeants
qui ont des décisions très graves à prendre », mais, à l’instar du pape François,
ils se doivent de les interpeller sur les enjeux qu’ils estiment cruciaux. Bien sûr,
« il faut réagir et ne pas rester passifs devant les atrocités », admet Mgr Podvin,
mais « attention à ne pas faire n’importe quoi ».
Jeûne et prière, nécessaires
pour un bon discernement
C’est en cela que le jeûne et la prière se révèlent
fondamentaux. Ils sont en effet, selon le porte-parole de l’épiscopat français, les
conditions préalables et nécessaires à un vrai discernement, profond et débarrassé
des « scories de la polémique et de l’orgueil ». En jeûnant et en priant, « on reçoit
de Dieu la force de dire les bonnes paroles, d’avoir une action forte ». Et Mgr Podvin
de citer l’exemple du pape François, qui, loin de rester inactif, « agit et mobilise
les énergies de la planète ».
Car d’autres voies sont possibles pour Mgr Podvin.
« Il ne faut pas renoncer, mais continuer à aller jusqu’au bout du possible », lance-t-il.
Il faut œuvrer sans relâche pour la paix, et la recherche d’une solution non-armée
au conflit syrien. « Ajouter la violence à la violence » n’est pas une option souhaitable
; « c’est un risque trop grand qui retombera sur les plus faibles qui souffrent déjà
». Mgr Podvin n’exclut pas la possibilité de convoquer une assemblée exceptionnelle
de l’ONU, une piste, selon lui, trop vite mise de côté. L’heure est grave, « il faut
tenter toutes les voies, même quand on a de la peine à les trouver », conclut-il.
(Manuella Affejee)