Deux attaques attribuées au groupe islamiste Boko Haram, ont fait 24 morts dans le
nord-est du Nigéria, dimanche et lundi. Ces violences auraient été menées en représailles
à des actions menées par des milices privées. Ces groupes armés se sont créés, à l’initiative
de l’armée, suite à l’insurrection islamiste qui secoue la région depuis 2009. Les
exactions commises par Boko Haram et leur répression par l’armée ont causé la mort
de 3 600 personnes. La semaine dernière des membres présumés de l’organisation islamiste,
déguisés en soldats, ont tué 35 personnes dans le village de Dumba, en tirant sur
des fidèles à la sortie d’une mosquée. Boko Haram s'attaque en réalité à la police,
à l'armée, aux civils qui ne se plient pas à leur volonté, et massivement aux chrétiens.
L’état d’urgence est déclaré depuis le mois de mai dans le nord-est du pays, à la
demande du président Goodluck Jonathan.
Un séminaire interreligieux pour
le dialogue et la paix
Cette violence d’extrêmistes n’empêche pas le dialogue
entre religions. Ainsi, une rencontre entre jeunes chrétiens et musulmans, organisée
par le National Council of Muslim Youth Organizations (NACOMYO) et par la Catholic
Youth Organization (CYON), était organisée entre le 12 et le 30 août, sur les thèmes
du dialogue et de la paix. Dans une intervention, intitulée « l’ignorance des Ecritures
est ignorance du Dieu Tout-Puissant, une perspective chrétienne », le Cardinal d’Abuja,
John Onaiyekan a remarqué que « la grande valeur au sein de toute religion et de toute
société humaine est de dépasser la coexistence et de travailler en faveur de la coopération
et de la solidarité ». « Nous tous, qui prenons la religion au sérieux au Nigeria,
devons travailler en faveur de l’harmonie religieuse, de la coexistence pacifique
et de la solidarité. C’est seulement ainsi que la religion ne constituera pas une
malédiction mais une bénédiction qui vient de Dieu » a ajouté le prélat. Alhaji Karshi,
imam de la mosquée de la zone 11 d’Abuja, a enfin souligné que ceux qui anéantissent
des vies humaines et des propriétés au nom de la protection de l’islam ne sont pas
de vrais musulmans.
(avec AFP et Fides)
(Photo: attaque attribuée
à Boko Haram contre l'église de Madalla, à la sortie d'Abuja, décembre 2011)