L'Eglise colombienne soutient le secteur agricole en grève

L'archevêque de Tunja, Mgr. Luis Augusto Castro a exhorté le gouvernement à dialoguer efficacement avec le secteur agricole qui depuis lundi dernier, a commencé une grève générale. Depuis lors, trois décès ont été enregistrés dans les différentes provinces au cours d’affrontements au niveau de barrages routiers installés par le mouvement de protestation. Il demande des aides d'État pour couvrir les coûts de production, lutter contre l'invasion des produits agricoles importés et contre la contrebande.

L'Eglise invite les autorités à changer de perspective

Mgr Castro a appelé le gouvernement du président Juan Manuel Santos à « se rapprocher des grévistes et à les regarder avec d’autres yeux» afin de comprendre les problèmes des agriculteurs, plutôt que ceux des producteurs laitiers ou des mineurs. « Ce n'est pas une solution d’augmenter les importations de produits tels que les pommes de terre, les oignons ou le lait, car ce serait une sorte de« trahison, puisque le pays est le peuple », a déclaré l'archevêque de Tunja, préoccupé par les conséquences d'une extension de la grève. Le risque de pénurie de produits dans certaines régions et une agressivité accrue parmi les manifestants guette.

Le gouvernement fait preuve de fermeté

Les manifestations et les barrages routiers impliquent 37 routes inter-régionales dans 9 départements. Pour le secteur de la célèbre production de café colombien, mais aussi celui de l'industrie alimentaire, l'Accord de libre-échange avec les États-Unis a désavantagé les agriculteurs et les éleveurs qui sont concurrencés par la contrebande et les importations. Le gouvernement du président Santo n'a pas accepté la proposition de mettre en place une table de dialogue national et a répété qu'il négociera avec chaque secteur séparément qu’une fois débloquée les routes et qu’une fois l’ordre publique entièrement rétabli.