Le Cardinal Tauran souhaite la reprise du dialogue avec Al-Azhar
Le Cardinal Jean-Louis Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux
intervenait vendredi après-midi au Meeting pour l’amitié entre les Peuples à Rimini,
dans le cadre d’une rencontre sur le thème « La liberté religieuse, chemin vers la
paix ». Il faut rappeler que dans le monde ce sont bien 200 millions de chrétiens
qui risquent la persécution. Un chiffre terrible qui était dans tous les esprits lors
de ce débat sur la liberté religieuse. Pour le cardinal Tauran, l’assurance de liberté
religieuse dans une société représente un avantage pour tous.
Le Cardinal
Tauran a surtout rappelé le discours de Benoît XVI prononcé le 9 janvier 2006 au Corps
diplomatique accrédité près le Saint-Siège, dans lequel le Pape émérite condamnait
fermement le terrorisme de matrice religieuse. « Le terrorisme n’hésite pas à frapper
des personnes sans défense, sans aucune distinction, ou à se servir de l’arme du chantage,
plongeant des populations entières dans la terreur, afin de contraindre les responsables
politiques à obtempérer à leurs sinistres desseins ».
Le terrorisme religieux
est une perversion morale
Aucune circonstance ne justifie de telles pratiques
criminelles, qui couvrent d’infamie ceux qui les accomplissent, et qui sont d’autant
plus odieuses quand elles se font au nom d’une religion, réduisant ainsi la pure vérité
de Dieu au niveau de leur propre aveuglement et perversion morale. On ne peut faire
abstraction de Dieu car l’homme est par nature un "animal religieux ". Aucune civilisation
n’est sans religion ».
Abordant le thème du dialogue interreligieux, dans un
contexte proche-oriental dramatique, le Cardinal Tauran a souhaité la reprise du dialogue
entre l’Université égyptienne d’Al-Azhar et le Saint-Siège. Ces relations, il faut
le rappeler, avaient été interrompues, non par volonté des chrétiens, a-t-il tenu
à préciser. Le cardinal français n’a pas manqué de souligner que le pape François
a signé en personne le traditionnel message adressé aux musulmans à l’occasion de
la fin du Ramadan, envoyé par le biais du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Il a ajouté que ce geste inédit avait été «bien accueilli». «Notre porte est ouverte,
a-t-il encore ajouté, nous serons disponibles quand ils le veulent, (…) nous attendons
et j’espère que, malgré la complexité de la situation égyptienne, nous pourrons renouer
des contacts». Et de conclure que musulmans et chrétiens sont «condamnés au dialogue».
Intervenant
lui aussi dans le débat, l’ancien ministre italien des Affaires Etrangères, Franco
Frattini, regrettait le manque d’actions concrètes des institutions internationales
pour lutter contre les persécutions des chrétiens dans le monde. Paul Bhatti, ancien
ministre pakistanais pour les minorités religieuses, recommandait pour sa part une
vraie stratégie internationale. Le mouvement Communion et Libération, organisateur
du meeting, a demandé que ces thèmes soient au cœur du semestre italien de présidence
de l’Union Européenne qui débutera en juin 2014.
Avec agences.
(Photo:
de gauche à droite, le ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi di SantAgata,
le président de l'Assemblée générale des Nations-Unies, Nassir Abdulaziz Al Nasser,
et le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le Cardinal
Jean-Louis Tauran)