Le scénario égyptien peut-il se répéter en Tunisie ? Actuellement, le pays reste plongé
dans la paralysie politique déclenchée par l’assassinat le 25 juillet du député Mohamed
Brahmi, assassinat attribué à la mouvance jihadiste. Opposants et islamistes ont admis
avoir tenu des pourparlers secrets en Europe, sans pour autant obtenir de percée.
Le conseil de la Choura, le parlement interne du parti Ennahda refuse la mise en place
d'un gouvernement apolitique réclamé par les détracteurs des islamistes au pouvoir.
Ils proposent un gouvernement d'unité nationale présidé par Ennahda.
A la
lumière des violences en Egypte, Ennahda a même haussé le ton ces derniers jours et
accusé les opposants de préparer un coup d'Etat en s'inspirant du renversement par
l'armée du président islamiste Mohamed Morsi. La coalition d'opposition, qui organise
toujours de petites manifestations quotidiennes à Tunis, réclame aussi la dissolution
de la Constituante.
Le cabinet actuel est accusé d'avoir failli sur le plan
sécuritaire face à l'essor de la mouvance salafiste, mais aussi dans le domaine économique,
alors que les revendications sociales étaient au cœur de la révolution de janvier
2011. L’économie tunisienne agonise et les sociétés étrangères ont quitté le pays
ou envisagent de le faire.
Et pourtant, la situation en Tunisie n’est pas comparable
à celle d’autres pays de la région. Beaucoup en sont convaincus. Parmi eux Jean
Fontaine, père blanc. Il vit en Tunisie depuis 56 ans. Spécialiste de la littérature
arabe, il a dirigé l’Institut des Belles Lettres arabes. Il s’est occupé des malades
du Sida et des prisonniers étrangers. Il invite l’Occident à éviter les simplifications
(Photo: manifestants
à Tunis, du Parti Ennahda, en faveur du président déchu égyptien, Morsi)