Festival international de rencontres, expositions, musique et spectacles, centré sur
l’homme, son existence et son essence, le Meeting pour l’amitié entre les peuples
est une véritable institution en Italie. Des personnalités politiques, des chefs d’entreprise,
des responsables religieux, des intellectuels et des artistes y participent depuis
sa création en 1980 et des milliers de personnes de tous âges et conditions sociales
assistent chaque année à cette manifestation. La 34° édition s’est ouverte dimanche
et durera une semaine.
A cette occasion, un message du pape a été lu lors de
la messe inaugurant le rassemblement. La mission de l’Eglise est de “servir l’homme
en allant le chercher jusque dans les méandres sociaux et spirituels les plus cachés"
écrit François dans ce message à destination de l’évêque de Rimini. Le Pape rappelle
aussi que les chrétiens sont appelés à chercher de “nouveaux chemins pour l’évangélisation“
et souligne que la vraie pauvreté n'est pas que matérielle, mais aussi spirituelle,
dans le manque de Dieu.
Cette année, l’inauguration de cette manifestation
a été marquée par la présence du chef du gouvernement italien. Dans son intervention,
Enrico Letta a affirmé qu’il fallait en priorité s’atteler à la réforme de la loi
électorale, qui devrait être approuvée au mois d’octobre. Fustigeant les professionnels
du conflit politique, il s’est engagé à sortir l’Italie de la crise en affirmant qu’il
ne permettrait pas à qui que ce soit d’interrompre ce processus. Face à la montée
de l’euroscepticisme, il a exhorté l’Union européenne à se montrer plus proche des
citoyens. Le chef du gouvernement italien a été ovationné quand il a affirmé que l’Italie
avait commencé à changer à la suite de l’intervention du chef de l’Etat, Giorgio Napolitano,
il y a deux ans à Rimini. Il a été applaudi quand il a évoqué la mémoire d’un politologue
tué par les Brigades Rouges ainsi que celle du chancelier allemand Helmut Kohl.
Dans
un message vidéo, le président Napolitano avait auparavant affirmé sans détours que
l’Union européenne était en perte de vitesse en raison de son retard sur le plan économique
et social. S’il est vrai que la crise arrive de loin – a estimé le chef de l’Etat
italien – il est tout aussi vrai que les classes dirigeantes européennes n’ont pas
su faire face aux changements. L’Union européenne doit donc se montrer plus unie si
elle ne veut pas être emportée par la globalisation. Le président Napolitano est favorable
à la circulation des jeunes intelligences, quant à l’Eglise, il affirme qu’elle a
un rôle à jouer contre le défi que représente aujourd’hui l’appauvrissement spirituel
et culturel de la société.
(Photo: Enrico Letta, chef du gouvernement italien)