La situation en Egypte continue d’inquiéter la communauté internationale. Après l’offensive
meurtrière de l’armée mercredi contre les sit-ins des pro-Morsi et les manifestations
vendredi des islamistes qui avaient appelé à un « jour de colère », l’atmosphère est
encore électrique ce samedi, malgré un certain retour au calme. Les coptes ont également
été la cible de nombreuses attaques, du Delta à la Haute Egypte, puisque des dizaines
d’églises ainsi que des commerces appartenant à des chrétiens ont été brûlés. La communauté
chrétienne vit dans la crainte de nouvelles agressions et les appels à la protéger
se multiplient, comme deux hauts responsables de l'ONU qui ont mis en garde jeudi
contre le risque de représailles.
La nation égyptienne menacée
Il
serait faux pour autant de voir dans la crise égyptienne une dimension interreligieuse,
c’est ce qu’explique Mgr Youhanna Golta, l'évêque auxiliaire d'Alexandrie des coptes
catholiques. Selon lui, l’Egypte a été menacée dans son intégrité même par la politique
des frères musulmans, servant par là des intérêts étrangers, américains en tête. Aujourd’hui
le peuple égyptien se soulève pour refuser la mainmise islamiste. Et ces derniers,
aculés, tentent se semer le chaos. Malgré les évènements sombres que traverse actuellement
le pays, Mgr Golta se veut optimiste et refuse le catastrophisme occidental. Il est
temps de changer le regard sur son pays. Olivier Bonnel l’a joint ce samedi. Il lance
à la fois un vigoureux plaidoyer pour l’unité dans son pays et un réquisitoire implacable
contre la communauté internationale.