Un attentat à la voiture priégé a visé jeudi un quartier chiite de Beyrouth, faisant
au moins 22 morts et 325 blessés. C’est l’attentat le plus sanglant depuis trente
ans dans cette banlieue sud de la ville, l'un des fiefs du Hezbollah. L'explosion
a été revendiquée par un groupuscule inconnu se réclamant des rebelles syriens. Un
premier attentat avait touché ce quartier le 9 juillet dernier, soulignant l’engagement
du Hezbollah aux côtés des troupes de Bachar al Assad en Syrie. Le pays est en effet
toujours aussi destabilisé par la guerre voisine, d'autant que l'instabilité politique
à la tête du pays demeure.
Cela fait quatre mois en effet que le Liban a un
gouvernement démissionnaire. Réunis cette semaine à Dimane, le Conseil des évêques
maronites s’est inquiété de la paralysie « qui affecte les institutions constitutionnelles
» du pays « en raison des divisions verticales extrêmes » de la classe politique.
Dans un communiqué, ils expriment leur préoccupation et celle de la population, l’Etat
se retrouvant dans « l’incapacité d’assumer ses obligations » vis-à-vis des Libanais.
L'appel
de l'Église maronite
Les évêques maronites exigent la formation d’un nouveau
gouvernement « efficace et capable d’assurer la stabilité aux plans économique, social
et de la sécurité, et de prémunir Le Liban contre les conséquences des guerres qui
se déroulent autour de lui ». Les évêques évoquent une série de problèmes causés directement
ou indirectement par le conflit syrien : la crise économique due à l’absence de tourisme
depuis deux ans, le travail que les réfugiés syriens subtilisent aux Libanais ou la
campagne de dénigrement de l’armée libanais, pourtant garant de la stabilité et du
respect de la loi selon eux.
Mgr Samir Mazloum est le vicaire général émérite
du Conseil des évêques Maronites Des propos recueillis
par Marie Duhamel
(Photo: les lieux de l'attentat du 15 août dans le sud de
Beyrouth)