Un 15 août placé sous le signe de la paix en Corée
A l’occasion de la fête de l’Assomption, l’archevêque de Séoul a invité les catholiques
à prier la Vierge Marie, Reine de la paix, pour la fin de la division entre les deux
Corées qui perdure depuis la fin de la guerre il y a soixante ans. Mgr Joseph Yun
Li-Sun plaide en faveur de la réunion des familles séparées par la guerre ; il exhorte
les Coréens à surmonter les ressentiments et les divisions héritées d’un passé malheureux
; il souhaite l’adoption de politiques ambitieuses fondées sur l’assistance humanitaire
et le dialogue.
Officiellement, l’archevêque de Séoul est aussi l’administrateur
apostolique de Pyongyang où il n’a jamais pu se rendre. Pour les Coréens, le 15 août
est aussi la date anniversaire de la capitulation du Japon à la fin de la Seconde
guerre mondiale, ainsi que la fin des 35 ans d’occupation nippone de la Corée. Cette
libération avait été vécue par les catholiques coréens comme un don de la Vierge.
L’archevêque de Séoul profite de cet anniversaire pour appeler au respect de la dignité
humaine, de la vérité et de la liberté dans toute la péninsule.
Prière
pour la réconciliation entre les deux Corées
Le 27 juillet, à l’occasion
du soixantième anniversaire de l’armistice entre les deux Corées, la Commission pour
la réconciliation du peuple coréen, instituée par la Conférence des évêques de Corée,
avait organisé une marche de la paix à proximité de la frontière et invité les diocèses
et tous les fidèles à prier pour la réconciliation. Par ailleurs, selon le vaticaniste
italien Sandro Magister, les évêques coréens auraient demandé à Rome d’autoriser l’ouverture
du procès de béatification de l’évêque de Pyongyang, Mgr Hong et de ses compagnons
martyrs. Plus de 150 membres du clergé ont été tués ou enlevés et les églises ont
été détruites en Corée du Nord au cours des terribles persécutions de la fin des années
quarante lors de l’instauration du régime communiste de Kim Il-sung.
Il y
avait 55 000 catholiques en Corée du Nord avant 1949. Beaucoup se sont enfuis, d’autres
ont été tués. Aujourd’hui, selon certaines sources, il en resterait de mille à trois
mille. Mais il est difficile d’obtenir des estimations précises tant ce pays est impénétrable.
Alors que l’Église catholique a connu un essor remarquable en Corée du Sud, aucun
prêtre ne peut résider de manière stable en Corée du Nord où il n’existe qu’un seul
édifice religieux, contrôlé par le régime. Depuis 1998, un missionnaire américain
peut se rendre dans le pays deux fois par an, en tant qu’aumônier d’une Fondation
qui fournit à la Corée du Nord des médicaments et des équipements médicaux. Au cours
des deux dernières décennies, d’autres délégations catholiques ont pu y apporter des
aides humanitaires.
Photo : Le délégué nord-coréen Pak Chol-Su,
à droite, serre la main de son homologue sud-coréen Kim Ki-Woong, à gauche durant
le septième round de discussions sur le site industriel de Kaesong. Un petit geste
vers une normalisation des relations entre les deux Corées.