C’est un bel hommage et un superbe cadeau qu’ont offert les joueurs des équipes d’Argentine
et d’Italie au pape François. A la veille de la rencontre amicale au stade olympique
de Rome entre leurs équipes qui totalisent à elles deux six titres mondiaux, les joueurs
et tout leur encadrement ont été reçus en audience par le Pape au Vatican. Le compte-rendu
d'Antonino Galofaro
Le
Pape s’est adressé à eux en italien et en espagnol, confiant qu’il aurait bien du
mal à supporter une équipe. Il en a profité pour rappeler aux joueurs leur « responsabilité
sociale ». « Les gens vous suivent beaucoup, pas seulement quand vous êtes sur le
terrain, mais aussi en-dehors », a expliqué François. « Dans le jeu, on trouve la
beauté, la gratuité et la camaraderie. S’il manque cela à un match, il perd de sa
force. Il n’y a pas de place pour l’individualisme. Tout est au contraire coordination
en faveur de l’équipe. Ces éléments sont résumés en un mot : amateur. La dimension
professionnelle du sport ne doit jamais laisser à part la vocation initiale d’un sportif
ou d’une équipe : être amateur. Quand un sportif cultive cette dimension d’amateurisme,
il fait du bien à la société, il construit le bien commun à partir des valeurs de
la gratuité, de la camaraderie. »
Le sport, un trop gros business
Le
Pape a enfin invité les joueurs à ne pas oublier qu’ils sont « des hommes, des personnes
humaines avec leurs défauts et leurs qualités, avec leur cœur et leurs idées, leurs
aspirations et leurs problèmes ». Avant de passer à l’espagnol, François les a exhortés
à « rester des hommes, dans le sport et dans la vie, des hommes porteurs d’humanité
».
Le pape François n’a pas oublié les dirigeants des fédérations italiennes
et argentines à qui il a fait comprendre que le sport était devenu « un grand business
» et qu’ils devaient travailler « à ne pas lui faire perdre son caractère sportif
». Le Pape a enfin demandé à tous ses interlocuteurs de prier pour lui, comme il le
fait habituellement, pour que lui aussi, « puisse jouer un match honnête et courageux
pour le bien de nous tous sur le terrain où Dieu l’a placé ».
A l’issue de
cette rencontre le Pape a béni un olivier qu’il avait déjà béni et planté place de
Mai à Buenos Aires lorsqu’il était archevêque de la ville. Cet arbre, symbole de paix
entre les nations, sera ensuite planté symboliquement près du stade olympique de Rome
mercredi, avant le match, avant d’être replanté de manière définitive dans les jardins
du Vatican après l’été.
Lors du salut des joueurs au Pape, chaque équipe devait
se présenter en file indienne, ce qui fut respecté par les Italiens, mais pas par
les Argentins. En voyant cela, le Pape a confié sur un ton humoristique « qu'ici au
Vatican, on dit que je suis indiscipliné. Quand je vous vois maintenant (les Argentins)
je comprends pourquoi ! ». Un trait d'humour qui a fait rire aussi les bons élèves
italiens que les mauvais argentins.
Photo : le pape avec Lionel Messi.
Le joueur de football, vedette du FC Barcelone, offre un olivier à François)