2013-08-13 14:52:08

Six étoiles et un Pape


C’est un bel hommage et un superbe cadeau qu’ont offert les joueurs des équipes d’Argentine et d’Italie au pape François. A la veille de la rencontre amicale au stade olympique de Rome entre leurs équipes qui totalisent à elles deux six titres mondiaux, les joueurs et tout leur encadrement ont été reçus en audience par le Pape au Vatican. Le compte-rendu d'Antonino Galofaro RealAudioMP3

Le Pape s’est adressé à eux en italien et en espagnol, confiant qu’il aurait bien du mal à supporter une équipe. Il en a profité pour rappeler aux joueurs leur « responsabilité sociale ». « Les gens vous suivent beaucoup, pas seulement quand vous êtes sur le terrain, mais aussi en-dehors », a expliqué François. « Dans le jeu, on trouve la beauté, la gratuité et la camaraderie. S’il manque cela à un match, il perd de sa force. Il n’y a pas de place pour l’individualisme. Tout est au contraire coordination en faveur de l’équipe. Ces éléments sont résumés en un mot : amateur. La dimension professionnelle du sport ne doit jamais laisser à part la vocation initiale d’un sportif ou d’une équipe : être amateur. Quand un sportif cultive cette dimension d’amateurisme, il fait du bien à la société, il construit le bien commun à partir des valeurs de la gratuité, de la camaraderie. »


Le sport, un trop gros business


Le Pape a enfin invité les joueurs à ne pas oublier qu’ils sont « des hommes, des personnes humaines avec leurs défauts et leurs qualités, avec leur cœur et leurs idées, leurs aspirations et leurs problèmes ». Avant de passer à l’espagnol, François les a exhortés à « rester des hommes, dans le sport et dans la vie, des hommes porteurs d’humanité ».

Le pape François n’a pas oublié les dirigeants des fédérations italiennes et argentines à qui il a fait comprendre que le sport était devenu « un grand business » et qu’ils devaient travailler « à ne pas lui faire perdre son caractère sportif ». Le Pape a enfin demandé à tous ses interlocuteurs de prier pour lui, comme il le fait habituellement, pour que lui aussi, « puisse jouer un match honnête et courageux pour le bien de nous tous sur le terrain où Dieu l’a placé ».

A l’issue de cette rencontre le Pape a béni un olivier qu’il avait déjà béni et planté place de Mai à Buenos Aires lorsqu’il était archevêque de la ville. Cet arbre, symbole de paix entre les nations, sera ensuite planté symboliquement près du stade olympique de Rome mercredi, avant le match, avant d’être replanté de manière définitive dans les jardins du Vatican après l’été.

Lors du salut des joueurs au Pape, chaque équipe devait se présenter en file indienne, ce qui fut respecté par les Italiens, mais pas par les Argentins. En voyant cela, le Pape a confié sur un ton humoristique « qu'ici au Vatican, on dit que je suis indiscipliné. Quand je vous vois maintenant (les Argentins) je comprends pourquoi ! ». Un trait d'humour qui a fait rire aussi les bons élèves italiens que les mauvais argentins.


Photo : le pape avec Lionel Messi. Le joueur de football, vedette du FC Barcelone, offre un olivier à François)







All the contents on this site are copyrighted ©.