Centrafrique : des villages chrétiens attaqués par la Seleka
A quelques 400 kilomètres au nord de Bangui, la capitale centrafricaine, dans le diocèse
de Bouar, des leaders religieux musulmans, catholiques et protestants se sont réunis
lundi 12 août pour débattre de l’insécurité actuelle dans leur région. Ils ont diffusé
un message pour condamner la violence et inviter tous les fidèles à s’unir dans la
prière pour la paix, rapporte l’agence Misna.
En Centrafrique, « les violences
commises par les rebelles de la Seleka sur la population ne semblent pas enclines
à s’atténuer », a dénoncé le père Aurelio Gazzera, secrétaire exécutif de la Caritas
du diocèse de Bouar. Dans une missive envoyée à la Misna, le religieux parle d’attaques,
de vols et d’homicides répétés dans la région où il se trouve, entre le 25 juillet
dernier et le 7 août. Des attaques qui ont semé la peur chez les populations riveraines.
Exode massif de la population
Selon le missionnaire carmélite
italien, au moins 14 villages chrétiens se trouvant sur cet axe ont été attaqués par
des extrémistes membres de l’ancienne rébellion Seleka, qui au mois de mars dernier
a renversé le président Bozizé et pris le pouvoir.
« C’était terrible. De nombreux
villages ressemblent à des villes fantôme, parce qu’ils sont complètement vides »,
raconte le père Gazzera à Aide à l’église en détresse. Des témoins lui auraient raconté
que les rebelles ont jeté les corps de ceux qu’ils ont tué dans la rivière. Selon
le journal Independant Catholic News qui rapporte ces propos du missionnaire italien,
un bébé de 5 mois se trouverait parmi les victimes.
Les chrétiens visés
Le
secrétaire exécutif de la Caritas de Bouar évoque en effet la découverte d’un certain
nombre de corps – entre 15 et plusieurs douzaines – dans le fleuve Ouham, le 27 juillet
dernier. C’est ce qui aurait provoqué l’exode massif des habitants des villages riverains
de l’axe Bozoum-Bossangoa. Plus de 970 personnes ont fui ces villages pour se réfugier
dans la mission de Bozoum. Le religieux dénonce aujorud’hui le manque d’aides, de
couvertures, de vivres et de médicaments pour plusieurs milliers de personnes, obligées
à vivre dans les bois, en plein milieu de la saison des pluies.
Le père Gazzera
estime que ces attaques ciblent les chrétiens : « les villages musulmans ne sont pas
touchés par de telles attaques, ou seulement un peu », a-t-il affirmé à Independant
Catholic News.
(Photo d'archive : des personnes traversent la rivière Ouaka
à Bambari sous le contrôle du lieutenant Oscar Amin )