2013-08-12 17:11:26

Guantanamo gave ses détenus


A Guantanamo, où la fin du Ramadan est traditionnellement vécue comme une trêve, les autorités militaires s'attendent à une résurgence de débordements dans le centre de détention où des hommes sont retenus depuis plus de dix ans sans procès.

Cette année, le Ramadan fut assombri par une grève de la faim sans-précédent, suivie par 53 prisonniers. Pour 38 grévistes, ce fut gavage forcé à la tombée de la nuit.

Virginie Berger, responsable du comité Etats-Unis à Amnesty International France, revient avec Marie Duhamel sur le sort de ces prisonniers : RealAudioMP3

Fermer Guantanamo, c’était l’une des promesses de campagne du président américain Barack Obama, mais elle est restée pour l’heure sans suite. En cause, une situation juridique complexe, explique Virginie Berger. « Ce sont des gens qui étaient enfermés en dehors de tout droit légal par rapport aux conventions internationales. »

« On est conscient qu’il y a des personnes qu’il pourrait être dangereux de relâcher, poursuit-elle, mais si ces personnes étaient aujourd’hui traduites devant des cours de justice américaines, il y aurait des non-lieu. Les autorités américaines ont peur de prendre ce risque, peur de libérer de potentiels terroristes. » La situation est donc intriquée. Sur le plan juridique, c’est le « vide absolu ».

Terre d’accueil

Une autre question découle d’une éventuelle libération d’un prisonnier : qui pour l'accueillir ? La responsable du comité Etats-Unis d’Amnesty International France explique que Washington a signé la convention contre la torture qui précise qu’aucune personne ne peut être rapatriée dans un pays où elle risquerait de subir une violation de ses droits fondamentaux.

« Une partie des personnes enfermées à Guantanamo pourraient, si elles étaient rapatriées entre autre au Yémen, subir d’autres violations de leurs droits, raconte Virginie Berger. Tout pays qui pourrait accueillir ces personnes est le bienvenu. L’Europe a déjà fait pas mal d’efforts de ce côté-là, par contre les Etats-Unis n’ont jamais accepté un détenu reconnu innocent par des commissions médicales sur son propre sol. C’est un des grands freins à une mobilisation des pays européens. »



Photo : des manifestants protestent à Washington fin juillet contre l'alimentation forcée des détenus de Guantanamo







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