Le drame de l'immigration clandestine sur les côtes italiennes
La tragédie de l’immigration clandestine continue sur les côtes italiennes. Une quarantaine
de migrants dont 22 mineurs et un handicapé ont été débarqués à Syracuse par les autorités
maritimes siciliennes et ce samedi 10 août à l’aube quelques 120 personnes à bord
d’un bateau de pêche ont été secourues au large de Catane. Dans ce groupe six migrants
ont trouvé la mort en tentant de rejoindre le rivage à la nage. Les précisions
de Thomas Chabolle
Les
six migrants de nationalité syrienne et égyptienne
Connue pour son sable
fin et son eau translucide prisés des touristes, la plage de Playa di Catania s’est
transformée en scène macabre samedi matin. Six corps de migrants ont été retrouvés
sur le sable par des employés d’un établissement balnéaire. Toutes les victimes sont
des jeunes hommes âgés d’une trentaines d’années sauf un mineur qui aurait entre 13
et 15 ans. Selon les enquêteurs, le bateau qui les transportait avec une centaine
d’autres personnes s’est enfoncé dans le sable à 15 mètres du rivage. Les six migrants
se sont alors jetés à l’eau pensant avoir pied jusqu’au bord mais une sorte de canal
profond de plusieurs mètres les a surpris. Ne sachant pas nager ils ont été emportés
par les eaux. Des plongeurs des pompiers ont alors exploré le périmètre autour du
bateau de pêche pour vérifier s'il n'y avait pas d'autres noyés. Les victimes, tous
égyptiens, faisaient partie d’un groupe de migrants de nationalité syrienne et égyptienne.
Mgr Perego demande de nouvelles normes internationales
Un autre
groupe d'une centaine d'immigrés, essentiellement des syriens, avait été secouru dans
la nuit de mercredi à jeudi au large des côtes de la Calabre. Ils étaient partis il
y a deux semaines de Syrie et après avoir changé d'embarcation plusieurs fois, avaient
été abandonnés sur un petit bateau de 11 mètres à la dérive. Depuis le début du conflit
entre les rebelles et le régime de Bachar Al Assad, le nombre d’immigrés syriens qui
débarquent sur les côtes italiennes est en constante augmentation. « Jusqu’à aujourd’hui
la plupart des réfugiés syriens se dirigeaient vers le Liban mais ces débarquements
sont un nouveau signal qui invite à construire de nouveaux canaux humanitaires qui
accompagnent les familles en fuite » a fait savoir Mgr Giancarlo Perego, directeur
général de la fondation Migrantes. Et d’ajouter : « Pour nous chrétiens les paroles
du Pape François à Lampedusa résonnent avec encore plus de force aujourd’hui. Ces
faits ne doivent pas être oubliés à cause de l’indifférence et doivent nous pousser
à mettre en place de nouvelles mesures de protection internationale ».