1025 ème anniversaire du baptême de la Rus

Le pape François sera représenté par un envoyé spécial aux célébrations marquant le 1025° anniversaire du baptême de la Rus, territoire qui englobait à l’époque la Russie, l’Ukraine et le Belarus actuels et qui avait Kiev pour capitale. C’est un cardinal lituanien, Audris Backis, qui représentera le Saint-Père aux commémorations organisées par l’Eglise gréco-catholique ukrainienne les 17 et 18 août à Kiev. Une nouvelle cathédrale sera consacrée à cette occasion et le synode des évêques se réunira au même moment. Des pèlerins gréco-catholiques de toute l’Ukraine et de la diaspora sont également attendus. En 1988, le millénaire du baptême du prince Vladimir de Kiev avait marqué un tournant dans la vie de l’Eglise orthodoxe dans le monde soviétique. Moscou, Kiev et Minsk sont donc en fête cet été.

Quand les chrétiens étaient encore unis

Vladimir le Grand, prince de Kiev, est l’une des grandes figures, politiques et spirituelles, de la Russie médiévale. Lorsqu’il prend le pouvoir, ce prince païen tente de nouer des alliances avec les Bulgares, les Khazars, les Allemands et les Byzantins. En quête de vérité, il doute de sa propre foi et envoie des ambassadeurs recueillir des renseignements sur les religions de ces peuples. Les envoyés du prince slave seront fortement impressionnés par la splendeur de la liturgie célébrée dans l'église Sainte Sophie de Constantinople, l'encens projeté vers le ciel par le balancement des lourds encensoirs, l'or des icônes, les hymnes célestes. C’était plus de soixante ans avant le Schisme entre catholiques et orthodoxes : le christianisme, encore uni, avait deux formes : l’une orientale liée à Byzance, l’autre occidentale liée à Rome.

Vladimir invite des missionnaires byzantins et se laisse convaincre par leur prédication. En 988, sera baptisé avec tous ses sujets et épousera une princesse byzantine. Ce prince violent et débauché qui n’avait pas hésité à assassiner son propre frère et qui avait sacrifié des chrétiens aux dieux païens, change radicalement et fonde une famille exemplaire. Il favorise la réconciliation entre les ethnies. La peine de mort est abrogée, l’esclavage pratiquement aboli. Si les historiens restent divisés sur certains détails de son baptême, tous reconnaisse que la christianisation de la Rus a déterminé l’avenir de ces territoires, et pas seulement. Vladimir poussera son cousin Olaf à faire baptiser la Suède. Dans une lettre apostolique, en 1988, Jean Paul II avait plaidé en faveur de l'unité des églises gréco-catholique et orthodoxe, toutes deux filles de saint Vladimir.

On célèbre l'anniversaire chacun de son côté

Mais les deux églises continuent de célébrer cet anniversaire séparément. Les cérémonies orthodoxes ont commencé le 24 juillet par la célébration d’une divine liturgie présidée par le patriarche Kirill 1er en la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou avec la participation de haut responsables orthodoxes venus de plusieurs pays : Alexandrie, Jérusalem, Géorgie, Serbie, Bulgarie notamment. Quelques jours plus tard à Kiev, les présidents ukrainien, russe, moldave et serbe ont assisté à un office d’action de grâce sur le Mont Saint-Vladimir. Enfin une liturgie en plein air s’est déroulée à Minsk. Des centaines de milliers de fidèles ont pu vénérer une des plus grandes reliques du monde chrétien, la croix de Saint-André portée en pèlerinage.

A l’occasion de cet anniversaire, Caritas Ukraine a lancé un projet en faveur des jeunes en difficulté. Ce projet sera présenté au cours des célébrations des 17 et 18 août.

(Photo: la nouvelle cathédrale greco-catholique qui sera consacrée le 18 août à Kiev)