Les chrétiens d'Irak, victimes collatérales des violences
Depuis des mois l’Irak fait face à une série d’attentats. Le dernier, le mercredi
7 août, a fait 17 morts. Et ceci quelques jours après la publication par l’ONU du
bilan des victimes pour le mois de juillet : un millier de personnes ont été tuées
dans le pays.
Un regain de violences inédit depuis cinq ans. En cause notamment
: l’aggravation des tensions confessionnelles entre la majorité chiite et la minorité
sunnite. Des violences qui touchent les chrétiens, en minorité en Irak. « Les
chrétiens ne sont pas visés en premier lieu. Mais comme nous sommes minoritaires et
que déjà beaucoup de chrétiens ont quitté l’Irak, comme minorité elle perd de sa force,
de sa crédibilité », explique Monseigneur Basilios Georges Casmoussa, ancien archevêque
syro-catholique de Mossoul.
L’ancien
archevêque regrette ces départs : « c’est très dangereux pour les chrétiens mais ils
ne devraient pas partir, parce que tout le monde est visé. Nous, nous trouvons que
la solution serait dans des pourparlers entre les trois grandes majorité, c’est-à-dire
sunnite arabe, kurde et chiite arabe.
Des
pourparlers dans lesquels les chrétiens pourraient trouver leur place. Pour montrer
l’exemple, « le patriarche Sako a lancé une initiative au nom de l’Église, aux politiciens,
pour les réunir afin qu’ils discutent sur les différents qui divisent le pays. Malgré
tout ce que les chrétiens ont subi de persécutions, de pertes, toute cette politique
de division, ils se présentent comme une voix de paix et une voie de construction.
Monseigneur
Basilios Georges Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul, interrogé
par Audrey Radondy. Il a publié en mai 2012 Jusqu'au bout, aux
éditions Nouvelle Cité, un témoignage sur les chrétiens d'Irak.
(avec agences)
(Photo
: la voiture qui a explosé à Bagdad, la capitale irakienne, le mercredi 7 août et
qui a fait 17 morts)